Cet article date de plus de sept ans.

Bhoutan: quand le «pays du bonheur» faisait fuir les Lhotsampas au Népal

La volonté de Donald Trump de promulguer un nouveau décret migratoire suspend la relocalisation aux Etats-Unis de réfugiés Bhoutanais vivant dans des camps au Népal. Ces derniers ont fui le Bhoutan il y a 25 ans, après que le royaume a mis en place une politique privilégiant l’identité bouddhiste alors même qu’ils sont hindous. Retour sur ces déracinés dans l'attente d'un départ...
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Réfugiées bhoutanaises dans un centre de transit à Katmandou, au Népal (avril 2013). Elles attendent un vol à destination des USA au titre du programme de réinstallation des Nations Unies. (AFP PHOTO / Keshab Thok STR / AFP)

L’ethnie népalaise Lhotsampas à majorité hindoue vivait au Bhoutan, petits pays enclavé entre l'Inde et la Chine, depuis la fin du 19e siècle. Ses membres avaient obtenu la citoyenneté bhoutanaise en 1958, comme le raconte Le Monde.

Mais au début des années 90, le royaume himalayen instaura des lois destinées à affirmer l'identité bouddhiste de l’ethnie majoritaire, les Drukpas  (il y a 24 cultures minoritaires au Bhoutan).

Le régime mit en place, entre autres, une loi sur la citoyenneté qui aboutit à l'expulsion de quelque 108.000 Lhotsampas. Lesquels trouvèrent refuge dans sept camps à l’est du Népal, pays qu'ils ne connaissaient pas pour la plupart.

Des relocalisations appuyées par le HCR
Depuis l'échec de pourparlers entre Katmandou et Thimphou en 2007, 90.000 d'entre eux ont été relocalisés, selon le rapport du HCR (2014).

Ces candidats au départ ont pu alors recommencer une nouvelle vie dans huit pays qui se sont engagés à les accueillir: Australie, Canada, Danemark, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Norvège, Royaume-Uni et Etats-Unis.

Camp de réfugiés bhoutanais, situé dans le district de Jhapa, à l'est du Népal, le 13 octobre 2011. (AFP PHOTO / Diptendu Dutta)

Grâce aux efforts conjoints de ces pays et du gouvernement népalais, appuyés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, leur nombre s’est considérablement réduit et les camps de réfugiés sont passés de sept à deux.

Des familles dans l'attente d'un départ aux Etats-Unis
Pour autant, 10.000 d'entre eux vivent encore au Népal et attendent une solution. Le dialogue entre le Bhoutan et son voisin himalayen n’a pas à ce jour donné de résultats probants.

Quant au bras de fer engagé entre la justice américaine et le président américain Donald Trump autour de son décret anti-immigration, il laisse des familles dans l’attente d’un départ devenu de fait hypothétique.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.