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Corée du Sud: la scission au sein du Saenuri complique le retour de Ban Ki-moon

Ebranlé par un scandale politique, le parti présidentiel Saenuri est menacé de scission: 35 députés conservateurs, hostiles à Park Geun-Hye, ont d'ores-et déjà annoncé leur départ pour le 27 décembre 2016. Ce qui compliquerait une éventuelle candidature du Secrétaire général sortant de l’ONU, Ban Ki-moon, pour porter les couleurs du parti présidentiel en vue du scrutin de 2017.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Les fonctions de Ban Ki-moon à la tête de l'ONU prennent fin le 31 décembre 2016. (Eskinder Debebe / UNITED NATIONS / AFP)

Avec 35 députés en moins, le Saenuri n'aurait plus qu'environ 90 sièges sur 300 à l'Assemblée nationale. Le parti conservateur se retrouverait ainsi derrière le principal parti démocratique d’opposition, le Minjoo.

Les députés rebelles du Saenuri, qui avaient joint leurs voix à celles de l'opposition pour voter la destitution de Park Geun-Hye, la présidente sud-coréenne, estiment ne pas avoir été entendus par la direction de leur parti. «Nous sommes parvenus à la conclusion qu'une réforme des conservateurs via le parti Saenuri est impossible», a affirmé à la presse Yoo Seung-Min, avocat et «dissident» de premier plan. 

M.Min a fait cette déclaration, le 21 décembre 2016, date à partir de laquelle la Cour constitutionnelle devait commencer à examiner l’opportunité d’une motion de censure parlementaire, laquelle a été votée le 9 décembre, suite à des manifestations monstres anti-Park

Le sort de la présidente, qui a conservé son titre mais pas ses pouvoirs, ceux-ci ayant été transmis au Premier ministre Kim Byong-joon, est entre les mains de la juridiction sud-coréenne, qui dispose de six mois (180 jours) pour statuer.

Ban Ki-moon candidat potentiel du Saenuri
Mme Park est accusée de complicité avec son amie de 40 ans Choi Soon-Sil, qui est poursuivie pour extorsion de fonds mettant en cause des conglomérats comme Samsung. Elle est également accusée d'avoir obligé ses collaborateurs à transmettre des documents d'Etat à son amie – surnommée «Raspoutine» par les médias – qui n'occupait pourtant aucun poste officiel.

A moins d’un mois avant la fin de son deuxième mandat à la tête de l’ONU, Ban Ki-moon s’était démarqué auprès de plusieurs médias internationaux de l’administration Park Geun-Hye. Considéré comme un candidat potentiel du Saenuri à l’élection présidentielle sud-coréenne fin 2017, M.Ban n’a toutefois jamais confirmé s’il comptait se présenter. Même si ses déclarations le laissent fortement penser. «Si tout ce que j'ai appris, vu et senti pendant ces dix ans de service au poste de Secrétaire général de l'ONU peut m'aider à faire avancer la République de Corée, je voudrais m'y consacrer entièrement», a indiqué le 21 décembre 2016, le responsable onusien, cité par l'agence Yonhap.

Le retour probable dans l'arène politique de l'ancien ministre des Affaires étrangères de l'ancien président démocrate Roh Moo-hyun (2003 et 2008) fait les choux gras des médias sud-coréens.

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