Corée du Sud : le coronavirus Mers sème la panique
Mers est l'acronyme anglais du Syndrome respiratoire du Moyen-Orient. Le ministère de la Santé a indiqué que les victimes déjà recensées souffraient de pathologies «préexistantes» au virus. Aujourd'hui, on compte 108 patients infectés par la maladie dont 96% ont été contaminés en milieu hospitalier. A ce jour, la Corée est le 2e pays le plus touché après l'Arabie Saoudite.
Le tout premier cas de cette épidémie a été détecté chez un patient de retour d'un voyage d'affaires dans plusieurs pays du Golfe Persique dont l'Arabie Saoudite. A lui seul, ce patient, qui a survécu, aurait contaminé près de la moitié des personnes dorénavant touchées par la maladie, les autorités ayant tardé à réagir.
Une équipe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est arrivée lundi 8 juin 2015 à Séoul pour aider les autorités sanitaires locales. Sa mission consiste à évaluer la réponse apportée à l'épidémie afin de savoir pourquoi elle s'est répandue aussi vite.
Un virus proche du Sras
Le coronavirus Mers est un genre de virus hautement pathogène en forme de couronne, dont la période d'incubation maximale est de 14 jours. Découvert en 2012, il affecte les voies respiratoires, suscitant fièvre, toux et également une défaillance rénale.
Malheureusement, il n'existe actuellement aucun vaccin ni traitement contre le Mers qui a déjà touché plus de 20 pays. En Arabie Saoudite, plus de 950 cas de contamination ont été recensés depuis la découverte du virus en 2012 et 412 décès sont à déplorer.
Le Mers est plus dangereux (taux de mortalité de 38% selon l'OMS) mais moins contagieux que le Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) qui avait tué 800 personnes dans le monde en 2002 et 2003.
L'OMS précise que «le virus ne semble pas passer facilement d’une personne à l’autre à moins qu’il y ait un contact proche, comme cela se produit lorsqu’on délivre des soins à un patient sans porter de protections. »
Inquiétude générale en Corée et manque de réaction
L'épidémie a créé un vent de panique en Corée du Sud, où la plupart des hôpitaux sont privés. Ainsi, le correspondant de Libération à Séoul rapporte que les pharmacies vendent cinq fois plus de masques de protection que d'ordinaire.
Les autorités sont accusées d'avoir tardé à réagir, notamment dans l'identification des patients potentiellement porteurs du virus après le diagnostic du premier cas d'infection.
Dans un premier temps, le ministère de la Santé a minimisé le risque d’infection par un tiers, puis il a été contraint de s'excuser. Le ministre de la Santé, Moon Hyung-pyo, a déclaré dans des propos rapportés par RFI: «Nous demandons pardon pour avoir suscité de l'inquiétude et de l'angoisse parmi la population (...) à cause de notre jugement initial sur le caractère contagieux du MERS», avant d'ajouter : «Nous faisons le nécessaire pour empêcher la propagation de la maladie».
Face à ces attaques, le gouvernement de Séoul a promis une surveillance accrue des mouvements des personnes en principe en quarantaine grâce à leurs téléphones portables en les géolocalisant.
Les autorités ont d'abord refusé de divulguer la liste des hôpitaux qui ont accueilli des patients infectés. Ce qui a engendré la circulation de nombreuses fausses rumeurs sur Internet. De quoi alimenter davantage la panique. Des comportements illogiques sont également apparus. Un zoo de Séoul a ainsi décidé d'isoler deux chameaux, qui sont pourtant nés en Corée.
Des centaines d'événements publics, manifestations sportives et voyages scolaires ont été annulés tandis que les lieux publics tels que les cinémas ou centres commerciaux ont vu leur fréquentation nettement diminuer. Les autorités s'inquiètent pour l'économie du pays, notamment pour le tourisme. Près de 20.000 visiteurs étrangers ont annulé leur venue dans le pays.
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