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Corée du Sud: les enseignants chinois des instituts Confucius privés de visas

Les services d'immigration sud-coréens ont cessé de délivrer des visas aux enseignants chinois. Une mesure de rétorsion contre Pékin? La Chine voit d'un très mauvais œil le déploiement dans la péninsule du système antimissiles américain THAAD, censé faire face à la menace nord-coréenne.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des disciples confucéens sud-coréens portant des costumes traditionnels marchent vers un sanctuaire pour Seokjeon, la grande cérémonie confucéenne annuelle, à Séoul le 11 mai 2009. (AFP PHOTO / KIM JAE-HWAN)

Séoul et Pékin sont à couteaux tirés sur la question du déploiement en Corée du Sud du système antimissiles américain THAAD. La Corée du Sud a donné son feu vert à Washington en acceptant d'accueillir un tel système après l'annonce d'un tir de fusée par Pyongyang, en février 2016. La Corée du Nord a multiplié les tirs de missiles et mené deux essais nucléaires au cours de l'année 2016. La Chine estime quant à elle que le THAAD portera atteinte à sa propre sécurité et augmente les risques de conflit dans la région.

C'est dans ce contexte tendu que les services d'immigration sud-coréens ont cessé de délivrer des visas nouveaux ou de prolonger les visas existants des enseignants chinois. Une responsable de l'Université nationale d'Andong, au sud du pays, qui abrite un Institut Confucius employant sept enseignants chinois, l'a confirmé: «La totalité des visas E2 pour les nouveaux enseignants sont rejetés depuis fin 2016.»

Ces enseignants étaient employés et payés par les autorités chinoises en violation des règles qui veulent que les détenteurs de ces visas soient embauchés et payés par des employeurs sud-coréens, selon la même source. «La pratique a été tolérée pendant des années (...), jusqu'à récemment.»


Le premier Institut Confucius de Corée du Sud a été inauguré en novembre 2004. Avec 22 établissements implantés à ce jour dans la péninsule sud-coréenne, le pays figure au troisième rang derrière les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Ces établissements –plus de 500 à l'étranger –, ont comme mission de diffuser la culture traditionnelle et la langue chinoise à l'étranger. Ces instituts font l'objet de partenariats avec des universités locales, comme celui de l'Université d'Hangyang, inauguré en novembre 2015.

La création, en juin 2015, d'un nouveau centre d’aide aux affaires au sein de l'institut Confucius de l'université de Sehan indique que le modèle confucéen ne se limite pas à la culture et à l'éducation mais s’étend également au commerce et au tourisme. 

Au cours des années 90 a émergé un modèle en Asie basé sur des valeurs d'autorité et collectivité, en contradiction avec les principes occidentaux basés sur les libertés individuelles, l'autonomie et les droits de l'Homme. Conscientes des défis qui les attendent, les start-up sud-coréennes ne souhaitent plus reproduire une culture et une morale sociale confucéenne.

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