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Corruption: l’Inde et le Vietnam, champions des pots-de-vin en Asie
Un quart de la population d’Asie a dû s’acquitter d’un pot-de-vin pour accéder à un service public, comme l’hôpital ou l’éducation, en 2016. L’Inde et le Vietnam sont particulièrement confrontés à ce fléau endémique, selon une étude de Transparency International.
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Le Premier ministre indien Narendra Modi avait promis de s’attaquer à la corruption de son pays, en supprimant notamment de la circulation les billets de 500 et 1.000 roupies dès le 8 novembre 2016. Le dernier rapport de Transparency International, place pourtant l’Inde et le Vietnam en tête des pays d’Asie ayant le plus recours aux pots-de-vins.
Pour en arriver à ce constat, l'ONG a interrogé, au cours de l’année 2016, quelque 20.000 personnes dans 16 pays de la zone Asie-Pacifique, allant du Pakistan à l’Australie. Résultat: plus de 900 millions des sondés ont reconnu avoir été contraints de verser de l’argent à un fonctionnaire. Le Japon, la Corée du Sud, Hong Kong et l'Australie sont les pays de la zone les plus vertueux en la matière, note l'étude.
«Les gouvernements doivent faire plus pour honorer leurs engagements anti-corruption», a déclaré Jose Ugaz, président du conseil d'administration de l’ONG, basée à Berlin, dans un communiqué, le 7 mars 2017. «La corruption n'est pas un petit crime, elle empêche de poser davantage à manger sur la table, elle empêche l'éducation, elle empêche les soins de santé appropriés et, finalement, elle peut tuer», a-t-il ajouté.
Les pauvres les plus affectés
Selon l'ONG, les policiers sont les fonctionnaires qui ont le plus recours aux pots-de-vin et les plus pauvres sont les premiers à en pâtir. Les personnes les plus défavorisées dépendent davantage des «services publics rendus de plus en plus coûteux par la corruption», soulignait la directrice du FMI, Christine Lagarde, en 2016, en marge du précédent rapport de Transparency international sur la corruption.
Plusieurs scandales de corruption à grande échelle impliquant des chefs d’Etat ou de gouvernement en Asie ont eu une portée internationale. C'est le cas de la Corée du Sud sujette à un vaste scandale de corruption qui a éclaboussé la présidente Park Geun-Hye et lui a valu une destitution parlementaire après des mois de manifestations. Plusieurs anciens ministres et collaborateurs ont été inculpés ainsi que l'héritier de l'empire Samsung, Lee Jae-Yong.
La Malaisie est quant à elle secouée, depuis 2015, par un énorme scandale politico-financier portant sur des milliards de dollars impliquant également de hauts dirigeants du pays. Au Cambodge, c’est la fortune accumulée par l’inamovible Premier ministre cambogdien Hun Sen et des membres de sa famille qui avait été dénoncée par Transparency International en 2016.
En Thaïlande, la junte au pouvoir depuis mai 2014 avait promis une grande campagne anti-corruption pour lutter contre un fléau toutjours toléré par une majorité de la population.
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