Cet article date de plus de sept ans.

Crise des Rohingyas : 270 000 réfugiés au Bangladesh depuis le 25 août

Selon l'ONU, près d'un millier de Rohingyas ont été tuées dans les violences de ces dernières semaines.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des réfugiés rohingyas traversent la frontière avec le Bangladesh, le 7 septembre 2017. (CITIZENSIDE/PARVEZ AHMAD / CITIZENSIDE)

L'exode des Rohingyas se poursuit. Ces deux dernières semaines, 270 000 personnes ont fui au Bangladesh pour échapper aux violences dont cette minorité musulmane est victime, a annoncé vendredi 8 septembre le Haut Commisariat aux réfugiés (HCR). Le précédent chiffre faisait état 164 000 réfugiés. L'agence onusienne s'inquiète de ce que les capacités d'accueil au Bangladesh sont désormais saturées, avec des camps de fortune émergeant le long des routes et une crise humanitaire.

Les civils rohingyas fuient les violences dans leur région depuis des attaques fin août contre des postes de police par les rebelles de l'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), qui dit vouloir défendre les droits bafoués de cette minorité musulmane. Depuis, l'armée birmane a lancé une vaste opération dans cette région pauvre et reculée, qui a fait plus de 430 morts, principalement des "terroristes" rohingyas, selon les forces de sécurité. La rapporteuse spéciale de l'ONU pour la Birmanie, Yanghee Lee, a pour sa part estimé dans une déclaration à l'AFP vendredi que plus d'un millier de personnes, essentiellement membres des Rohingyas, pourraient avoir été tuées dans les violences. 

Une minorité persécutée depuis des années

Un million de Rohingyas vivent en Birmanie, depuis des générations pour certains. Mais les Birmans les considèrent comme des Bangladais, en faisant la plus importante population apatride au monde. Un million de Rohingyas vivent en Birmanie, depuis des générations pour certains. Mais les Birmans les considèrent comme des Bangladais, en faisant la plus importante population apatride au monde. "Ils n'ont pas accès aux droits fondamentaux, comme la liberté de mouvement, le droit à l'éducation, au travail", rappelle le HCR, appelant la Birmanie, dirigée par la Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, à permettre leur retour "dans la sécurité et la dignité".

Depuis 2011 et la dissolution de la junte militaire ayant régné pendant près d'un demi-siècle sur le pays, les tensions entre communautés se sont accrues. Un puissant mouvement de moines nationalistes n'a cessé ces dernières années d'attiser la haine, estimant que les musulmans représentent une menace pour la Birmanie, pays bouddhiste à plus de 90%.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.