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Dacca: les travailleurs du textile soumis au pouvoir des trusts

Quelque 300 travailleurs du textile sont morts dans l'effondrement d'un immeuble à Dacca le 23 avril 2013. Le prolétariat de cette industrie de main d'œuvre a beau descendre dans la rue, les entreprises les employant pour fabriquer des vêtements de marques étrangères, font la sourde oreille face à leurs revendications.
Article rédigé par Jean-Claude Rongeras
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des sauveteurs et des volontaires lors d'opérations de secours après l'effondrement d'un immeuble qui a fait des centaines de morts à Dacca, le 26 avril 2013.   (AFP/MUNIR UZ ZAMAN)

Le 26 avril, un climat de colère régnait au Bangladesh parmi les ouvriers du textile après l'accident meurtrier. Plusieurs usines sont restées fermées pour la seconde journée consécutive, tandis que des manifestants ont incendié plusieurs véhicules et endommagé certains ateliers. Les syndicats ont lancé un appel à la grève pour le 28 avril.
 
Déjà, le 24 novembre 2011, un incendie avait éclaté dans un site similaire à Ashulia, une zone industrielle près de Dacca. Bilan: 111 morts.

Ces évènements illustrent les mauvaises conditions de travail qui prévalent au sein de ces entreprises qui fabriquent pour les grandes enseignes.
 
Rien n’est fait pour enrayer ces catastrophes. Ainsi, les ouvriers ont eu beau donner l’alerte la veille du drame, après avoir découvert des fissures, les propriétaires des cinq usines implantées dans le bâtiment ont délibérément ignoré la mise en garde. Parfois la police ne reste pas inactive. 



Le Bangladesh est l’arrière-cour des plus grands groupes mondiaux du textile, comme HTM, qui utilisent les ateliers bangalais à la confection de leurs vêtements. Cela se traduit par un petit miracle économique pour une partie de la population. Alors qu’en 2000, 44% d’entre elle était sous le seuil de la pauvreté, il n'y en a plus aujourd’hui que de 32%. Mais, revers de la médaille, ce décollage se fait au détriment des conditions de sécurité et les salaires sont souvent très bas.
 
Pourtant, avant le dernier drame, trois groupes avaient adhéré à un code de conduite garantissant la fabrication de leurs produits dans des conditions de travail correctes.

D'autres marques connues, comme Benetton, ont eu recours en 2012 à des fournisseurs basés dans l'immeuble. Un porte-parole de la firme italienne a déclaré qu'aucun des ateliers de l'immeuble effondré n'était à ce jour un fournisseur. Primark, une filiale du britannique Associated British et un groupe de distribution danois, PWT, ont, eux, reconnu avoir recours à ses ateliers depuis sept ans.
 
Face à ces comportements, la lutte des syndicats est vitale, mais leurs activités sont étroitement surveillées. Le gouvernement a fait du 25 avril un jour de deuil national. Un geste minimum face aux positions irréconciliables des deux parties.

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