Quinze immigrés tués dans l'incendie de leur dortoir de fortune, à Moscou
Ils dormaient dans le hangar insalubre d'un marché, où ils travaillaient, selon l'agence russe Interfax. Les victimes seraient originaires du Tadjikistan.
Leur logement précaire leur a été fatal. Quinze ouvriers immigrés sont morts dans la nuit de lundi à mardi 3 avril dans l'incendie d'un hangar d'un marché couvert dans le sud de Moscou, selon le ministère russe des Situations d'urgence. Ce dernier cherche encore à "déterminer de quel pays d'ex-URSS ils sont originaires". Un précédent bilan faisait état de douze morts.
Selon les agences russes, qui citent les enquêteurs, les victimes qui travaillaient et vivaient sur ce marché spécialisé dans les matériaux de construction sont des ressortissants du Tadjikistan. La plus pauvre des ex-républiques de l'Union soviétique.
"Promiscuité terrible"
Les victimes dormaient dans un local accolé au hangar du marché Kantchalovski, dans le sud de la capitale, selon une source au sein de l'enquête citée par l'agence russe Interfax. Elles n'avaient aucun accès direct vers l'extérieur, et ont donc été piégées par les flammes, a précisé la source. "Ils dormaient à l'intérieur dans une promiscuité terrible, sur des planches superposées sur (quatre) niveaux. Ils n'avaient aucun accès à la rue."
Et d'ajouter : "D'après l'état des corps, on peut dire que certains ont tenté de s'enfuir, mais ils sont morts étouffés par les fumées de l'incendie." Pour atteindre le dortoir de fortune, les pompiers ont dû découper les murs en métal du local. Selon une source au sein des forces de l'ordre citée par l'agence Itar-Tass, "l'incendie a pu être provoqué par la chaleur provenant d'un radiateur électrique".
Le ministre des Situations d'urgences, Sergueï Choïgou, a dénoncé les conditions dans lesquelles vivaient ces travailleurs. "Quelqu'un les a installés à cet endroit alors que ce local était très clairement inadapté pour qu'on y vive. Je demande aux forces de l'ordre de tirer cela au clair", a-t-il dit, selon Interfax.
De nombreux précédents
Des dizaines de milliers de ressortissants d'ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, comme le Tadjikistan et le Kirghizstan, travaillent, généralement au noir, sur les chantiers et les marchés de Moscou, et vivent dans des conditions très difficiles, sur leur lieu de travail. En Russie, des ouvriers immigrés sont régulièrement tués dans des incendies de ce type.
Sept travailleurs sont morts à Moscou en mai 2011 lors d'un sinistre qui a ravagé un immeuble insalubre voué à la destruction. En janvier 2009, sept autres ressortissants d'une république d'Asie centrale ont perdu la vie dans un incendie dans un garage souterrain en construction à Moscou, où ils habitaient.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.