Elections calmes dans un Pakistan en proie au chaos
C'est le soulagement au Pakistan : la journée n'aura pas été marquée par une nouvelle vague d'attentats, comme le laissait craindre l'ambiance survoltée de la campagne électorale. Une campagne qui s'est achevée samedi par un bain de sang : 47 personnes tuées dans l'attentat suicide le plus meurtrier depuis le début de l'année, lors d'un rassemblement du parti de la défunte chef de l'opposition Benazir Bhutto, assassinée le 27 décembre par un kamikaze près d'Islamabad.
Plus de 80 millions de Pakistanais étaient appelés aux urnes aujourd'hui. Des élections législatives cruciales pour le président Pervez Musharraf et pour l'avenir de la seule puissance nucléaire du monde musulman. Car Musharraf joue gros : si l'opposition s'unit et s'empare des deux tiers des sièges de l'Assemblée nationale, il risque rien moins qu'une destitution.
Enjeu crucial pour le chef de l'Etat, peur de nouveaux attentats : tous les éléments sont réunis pour craindre des fraudes électorales. Le Parti du peuple pakistanais (PPP), dirigé par le veuf de Mme Bhutto, Asif Ali Zardari, dénonce déjà des "élections truquées" et promet, le cas échéant, des manifestations. L'ex-Premier ministre Nawaz Sharif, renversé par le coup d'Etat militaire de l'ex-général Musharraf, en 1999, avertit, lui aussi, qu'en cas de fraudes "la situation tournerait au chaos et conduirait à une sorte d'anarchie".
Le président Pervez Musharraf a promis de travailler "en harmonie totale" avec le ou les partis qui remporteront les élections. Les résultats définitifs ne devraient pas être connus avant demain.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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