En Thaïlande, la mort de la chienne du roi fait la une des journaux
L'animal jouissait d'un fort pouvoir symbolique dans le pays. Un internaute est en prison pour lui avoir manqué de respect.
On ne plaisante pas avec les animaux du roi de Thaïlande. La mort de la chienne de Bhumibol Adulyadej a fait la une, mardi 29 décembre, des journaux du royaume. "Khun Tongdaeng s'est éteinte paisiblement dans son sommeil au palais Klai Kangwon le 26 décembre à 23h10", a annoncé lundi soir dans un communiqué l'école vétérinaire de Kasetsart, en charge de son traitement.
Tongdaeng, âgée de 17 ans, était malade depuis plusieurs années et ne faisait plus d'apparitions publiques, mais on pouvait la voir, au pied du roi, sur les nombreux calendriers et affiches ornant boutiques, bureaux et foyers de Thaïlande.
L'animal a fait l'objet d'un film d'animation
En Thaïlande, la famille royale est protégée par l'une des lois les plus restrictives au monde. Toute personne offensant le roi Bhumibol Adulyadej, 88 ans, présenté comme un demi-dieu par une propagande développée depuis des décennies, la reine, son héritier ou le régent est passible de 15 ans d'emprisonnement pour chaque délit.
La chienne du roi, Tongdaeng, est investie d'un fort pouvoir symbolique : elle a été utilisée par le passé par le monarque pour diffuser ses conseils à la nation et fait l'objet d'un film d'animation, à l'affiche depuis début décembre dans les cinémas thaïlandais pour les 88 ans du roi.
Dans un contexte de grande inquiétude autour de la succession du roi, hospitalisé depuis des mois, la loi de lèse-majesté est utilisée à tout-va par les militaires au pouvoir. Un internaute est ainsi détenu depuis début décembre, dans l'attente de son procès, pour avoir manqué de respect à la chienne du roi, une affaire révélatrice de la nervosité de la junte ultra-royaliste au pouvoir depuis le coup d'Etat de mai 2014.
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