Kirghizstan : un million de personnes en détresse
Un million de personnes pourraient avoir besoin d'une aide humanitaire après les affrontements interethniques dans le sud du Kirghizstan, ont annoncé aujourd'hui les Nations Unies.
_ Les estimations diffusées à Genève tiennent compte des 400 000 personnes qui ont fui leurs foyers. Le quart d'entre elles aurait trouvé refuge en Ouzbékistan voisin. Selon l'OMS, cette estimation d'un million comprend les réfugiés potentiels, les personnes déplacées et tous ceux qui ont souffert d'une façon ou d'une autre du conflit.
“Ce chiffre de travail pourrait changer” a précisé Christiane Berthiaume, porte-parole de l'Unicef, ajoutant qu'il s'agissait d'une base pour préparer les nouveaux acheminements d'aide humanitaire. Ce week-end encore, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) devrait envoyer plusieurs tonnes d'équipements d'urgence et de tentes, vers Och. Sur place, les équipes du Programme alimentaire mondial (Pam) ont commencé à distribuer de l'aide alimentaire et attendent l'arrivée de 80 tonnes de biscuits hautement énergétiques supplémentaires.
Visite à Och, ville dévastée
Aujourd'hui, la présidente par intérim Rosa Otounbaïeva a atterri à Och. La ville, théâtre des violences, offre un triste spectacle de bâtiments calcinés. Des barricades ont été érigées afin de séparer les quartiers ouzbeks des zones à majorité kirghize. La décision ralentit un peu plus “la distribution de l'aide et des fournitures médicales”. La situation est toujours tendue et quelques heurts éclatent ça et là. Depuis lundi toutefois, les violences se sont calmées.
“Nous allons reconstruire la ville d'Och afin de permettre aux gens de revenir chez eux” a déclaré, confiante, Mme Otounbaïeva. En signe de réconciliation, elle a tenu à y rencontrer les dirigeants locaux. Dans un entretien publié aujourd'hui dans le quotidien russe Kommersant, la présidente par intérim a laissé entendre que les chiffres officiels faisant état de 200 victimes avoisineraient en fait 1900 morts.
Deux enquêtes parallèles
Le gouvernement provisoire peine à rétablir la paix dans la région, en dépit des pressions onusiennes et américaines. Alors que les Nations Unies a adjoint le gouvernement à “mener une enquête exhaustive et transparente et qu'il fasse répondre de leurs actes les responsables des pertes en vies humaines”, le diplomate américain Robert Blake, en visite dans la région, a demandé aujourd'hui qu'une “enquête internationale” soit ouverte.
Julie Rasplus, avec agences
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