Lait à la mélamine chinois : trois peines capitales
De la mélamine, produit destiné aux colles, aux résines ou aux engrais qui simule, lors des tests de contrôle, un apport en protéines avait été mêlée au lait en poudre. La poudre a été achetée par des intermédiaires qui l'ont mélangée à du lait allongé d'eau qui a ensuite été vendu à Sanlu. L’entreprise a omis, bien avant que le scandale éclate, de signaler les enfants souffrant de calculs rénaux et d'autres complications après avoir consommé son lait.
A l'issue de ce procès ce sont surtout les petits trafiquants et les intermédiaires qui ont payé. Zhang Yujun, qui a produit et écoulé quelque 600 tonnes du lait frelaté, a été le premier accusé condamné à mort pour avoir mis en danger la sécurité publique, a annoncé le tribunal cité par l'agence. Un autre accusé a été également condamné à la peine de mort, quelques mois après ce scandale qui avait créé une véritable psychose en Chine et entraîné à travers le monde le retrait des produits chinois contenant du lait des magasins. Un 3e homme a été condamné à la peine capitale, mais avec sursis. Le tribunal a également condamné à la prison à vie un 4e accusé, Zhang Yanzhang, qui avait acheté de la poudre de lait trafiquée à Zhang Yujun et en avait revendu quelque 230 tonnes.
Prison à perpétuité pour l'ancienne patronne de Sanlu
Figure emblématique du groupe au cœur de cet énorme scandale, Tian Wenhua, l'ex-directrice de Sanlu, la plus haute personnalité à être jugée dans ce scandale, a été condamnée à la prison à perpétuité. Ses collègues de Sanlu ont écopé de peines de 5 à 15 ans de prison. Cette femme de 66 ans, membre du Parti communiste, avait reconnu avoir tardé à alerter les autorités. Sanlu a été accusée d'avoir étouffé l'affaire pendant plusieurs mois avant d'avertir les autorités locales, lesquelles, à la veille de l'ouverture des jeux Olympiques de Pékin, ont également tardé à réagir.
L'enquête a permis de déterminer que 22 sociétés ont vendu du lait trafiqué avec de la mélamine. Les 22 entreprises laitières ayant mis sur le marché des produits frelatés ont, de leur côté, annoncé la création d'un fonds spécial d'indemnisation, doté de 160 millions de dollars. Mais familles et avocats des victimes ont critiqué l'initiative, soulignant que certains parents d'enfants tombés malades ne recevraient que 300 dollars. Le scandale a mis à mal la réputation des produits chinois dans le monde entier. Les autorités centrales, qui avaient rapidement pris les choses en main une fois informées et avaient ordonné une série de tests dans le pays, ont promis de réformer le système de contrôle de la chaîne alimentaire.
Caroline Caldier avec agences
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