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Les aborigènes abandonnés de tous, un témoignage d’Ingetje Tadros

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Résidant depuis dix ans à Broome, en Australie-Occidentale, la photographe documentaire néerlandaise, Ingetje Tadros, raconte les difficultés auxquelles les peuples autochtones de l'Australie doivent faire face: privation de droits, alcoolisme, violence, suicide…

Ce travail est un témoignage sur des conditions de vie effroyables de la communauté aborigène de Kennedy Hill, rejetée par le gouvernement et la population. Il avait été présenté en avant-première en France lors du Festival de photojournalisme Visa pour l’image, où elle a reçu le Prix ANI-PixPalace décerné par l’Association nationale des Iconographes. Pour cette 7e édition, l’ANI a également récompensé deux autres lauréats: Monika Bulaj pour Nur et Myriam Meloni pour Different Shades of Blue, toutes deux également exposées aux Gobelins.
 
Photographe et documentariste, Ingetje Tadros s’intéresse particulièrement à ceux que la société méprise (malades mentaux à Bali, lépreux en Inde, transsexuelles en Asie…). Ses reportages sont publiés dans de nombreux magazines dont Australian Geographic, The Australian, The Internationalist… Elle a reçu  de nombreux prix internationaux dont le prestigieux prix australien, Walkley journalism award. Elle travaille régulièrement pour Amnesty International.
 
«Si l’on ferme les communautés, le savoir ancestral transmis de génération en génération disparaîtra et les populations seront perdues parce qu’elles seront déconnectées de leur terre, qui les nourrit physiquement, émotionnellement et spirituellement (…). Je cherche à attirer l’attention sur cette situation. J’ai toujours voulu travailler avec les populations tribales, dont les aborigènes font partie. Je vis chez eux», explique-t-elle à Alison Stieven-Taylor traduit sur le site l’Œil de la photographie

sont concernées par la politique gouvernementale de fermeture des colonies et de dissolution des communautés autochtones australiennes. Un désastre pour ceux qui y vivent. Elle représente une déconnection physique, émotionnelle, spirituelle, douloureuse pour les aborigènes des terres sacrées.  (Ingetje Tadros)
de la communauté de Broome afin qu’ils ne souffrent pas de la faim. Jusqu’à 89% des familles indigènes australiennes vivent en dessous du seuil de pauvreté. (Ingetje Tadros)
En dépit de la pauvreté, Quane (1 an), Meah (3 ans), Kitana (3 ans) et Marjorie (4 ans)
restent des enfants.  (Ingetje Tadros)
et j’avais le sentiment d’appartenir à une chose bien plus grande que moi», raconte Cornel Ozies. (Ingetje Tadros)
En raison d’une consommation excessive d’alcool, Esther est à présent traitée par dialyse à l’hôpital de Perth, à 2300 kilomètres de chez elle. (Ingetje Tadros)
«Je n’ai reçu aucun soutien des services du gouvernement après la perte de ma nièce à Mowanjum. Un an et demi plus tard, j’attends toujours l’aide des services ou des organisations pour parler des choses qui se passent dans notre communauté mais rien n’arrive!»

  (Ingetje Tadros)
De l’autre côté de la clôture, la maison qu’elles habitaient auparavant à Kennedy Hill a été condamnée puis démolie. Jusqu’à aujourd’hui, ce camp est toujours utilisé par de nombreux sans-abri. (Ingetje Tadros)
Le manque de logements à un prix abordable pour des locations de courte durée combiné aux déménagements des aborigènes venus de communautés éloignées force les gens à camper dans des abris de fortune et dans les parcs de la ville.  (Ingetje Tadros)

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