Mobilisation contre la lapidation d’une Iranienne
Mis à jour à 20h45
Est-ce bien Sakineh qui a fait des aveux télévisés ? Enveloppée d’un tchador noir qui ne laissait voir que son nez et un œil, cette femme présentée comme Sakineh Mohammadi-Ashtiani a reconnu avoir laissé un homme tuer son mari sous ses yeux. Pour ses avocats comme ses défenseurs, sa confession devant la caméra aurait été obtenue sous la contrainte.
Selon les autorités iraniennes, Mme Mohammadi-Ashtiani a été condamnée en 2006 pour adultère et implication dans le meurtre de son mari, et le verdict a été confirmé en 2007 par la cour d'appel. La défense et l'ONG Amnesty international affirment en revanche qu'elle n'a été condamnée initialement que pour avoir eu "une relation illégale" avec deux hommes après la mort de son mari, et que l'accusation de meurtre a été ensuite ajoutée par les autorités pour justifier la condamnation.
Dix-sept personnalités ont signé le texte intitulé "Il faut empêcher la lapidation de Sakineh" , une pétition à l’initiative du philosophe Bernard-Henri Lévy.
"Il est urgent d'intervenir pour empêcher une mise à mort dont les observateurs de la scène iranienne ont tout lieu de redouter l'imminence", affirment notamment l'écrivain tchèque Milan Kundera et le prix Nobel nigérian Wole Soyinka, la créatrice franco-iranienne de BD Marjane Satrapi (Persépolis), les comédiennes Juliette Binoche et Mia Farrow.
Ce soir, l'Iran a annoncé qu'elle n'enverra pas Sakineh Mohammadi Ashtiani, vers le Brésil qui a proposé l'asile à cette femme de 43 ans, a annoncé le président Mahmoud Ahmadinejad dans un entretien télévisé.
Téhéran rejette la proposition d'asile du Brésil pour Sakineh
Mohammadi Ashtiani
A Paris, le Quai d'Orsay a fait savoir “que la France,
avec ses partenaires européens, examine actuellement tous les moyens
qui peuvent être mis en oeuvre pour éviter que la condamnation de
Sakineh Mohammadi Ashtiani soit mise à exécution”.
Caroline Caldier, avec agences
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