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Pakistan : la justice annule la condamnation à mort par contumace de l'ancien président Pervez Musharraf

Le 17 décembre dernier, un tribunal spécial l'avait condamné à la peine de mort par contumace pour "haute trahison" pour avoir instauré l'état d'urgence dans le pays en 2007.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des affiches de l'ex-président pakistanais Pervez Musharraf, le 24 décembre 2019 à Karachi. (RIZWAN TABASSUM / AFP)

La justice pakistanaise a annulé lundi 13 janvier la condamnation à mort par contumace de l'ex-président et général Pervez Musharraf, arguant que la cour spéciale l'ayant déclaré coupable de trahison était inconstitutionnelle, a fait savoir un procureur en charge de l'affaire. Azhar Siddique, un avocat de l'ex-général, a confirmé à des journalistes devant ce tribunal que la justice avait "tout annulé".

Le parquet peut choisir de poursuivre à nouveau l'ancien chef de l'Etat, encore accusé dans plusieurs autres affaires, avec l'aval du gouvernement pakistanais. Le 17 décembre dernier, un tribunal spécial l'avait condamné à la peine de mort par contumace pour "haute trahison" pour avoir instauré l'état d'urgence dans le pays en 2007.

Musharraf dénonce une "vendetta personnelle"

Les termes très crus du jugement - "s'il est trouvé mort, son cadavre (sera) traîné jusqu'à (...) Islamabad et pendu pendant trois jours" - avaient provoqué une vive polémique dans le pays et la colère de la puissante armée, qui a dirigé le Pakistan près de la moitié de son histoire. En exil à Dubaï, Pervez Musharraf avait lui dénoncé une "vendetta personnelle". Il était apparu dans un vidéo depuis un lit d'hôpital, l'air frêle et peinant à parler.

Personnage central de la vie politique pakistanaise, Pervez Musharraf était parvenu au pouvoir par un coup d'Etat sans effusion de sang en octobre 1999, avant de s'autoproclamer président en juin 2001 et de remporter en avril 2002 un référendum controversé. Le 3 novembre 2017, il avait invoqué la défense de l'unité nationale face au terrorisme islamiste et l'opposition de la Cour suprême, qui devait se prononcer sur la légalité de sa réélection un mois plus tôt, pour suspendre la Constitution. La mesure, très impopulaire, avait fini par causer sa chute en 2008.

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