Chine : des centaines d'élèves tombent malades à cause d'une pollution chimique
L'établissement a été construit tout près d'usines chimiques. Des traces de produits toxiques ont été retrouvés dans le sol et l'air.
Irritations, maux de tête, saignements de nez et pour les cas les plus graves, lymphomes et leucémies... Selon plusieurs médias, environ 500 élèves d'un lycée de la ville de Changzhou (Chine) sont tombés malades depuis la fin d'année 2015, après que le campus a été relocalisé près d'usines chimiques. La diffusion d'un reportage de la télévision officielle CCTV a remis de l'huile sur le feu, dimanche 17 avril, faisant scandale.
Le reportage, vu par des milliers de Chinois, donne la parole à des élèves et leurs parents. Ces derniers racontent l'odeur pestilentielle qui plane dans le quartier. "J'ai des crampes aux jambes et des boutons. Mes mains ont commencé à peler", raconte une adolescente de 12 ans selon le Guardian (en anglais), qui a pu visionner le sujet. La chaîne CCTV affirme que 641 élèves ont été reçus par des médecins et que 493 d'entre eux souffrent d'une maladie.
Des traces de produits toxiques dans le sol et l'air
Le campus, ouvert en septembre 2015, est situé tout près de trois usines chimiques. Surtout, le terrain avait été préalablement occupé par une usine de pesticides. Des employés y auraient enfoui des résidus de produits toxiques, rapporte le Financial Times (en anglais), citant la presse chinoise. D'après le Guardian, les cours ont débuté avant la publication du rapport environnemental faisant état de la contamination du sol.
Selon les médias locaux, des tests menés dans le sol et dans l'air ont révélé des niveaux élevés de produits chimiques, dont du chlorobenzène, un solvant pouvant provoquer de graves dégâts au foie, aux reins et au système nerveux. Des élèves ont rapidement commencé à présenter d'inquiétants symptômes. Le Monde affirme que certaines familles ont même hésité à renvoyer les enfants dans l'école, cherchant à les scolariser ailleurs, après les congés du nouvel an lunaire.
Une enquête a été ouverte
Alors que les articles évoquant une odeur pestilentielle étaient jusque-là restés lettre morte, l'affaire fait désormais grand bruit en Chine. Lundi, le ministre de l'Environnement a ainsi assuré y "attacher beaucoup d'importance", relève le Financial Times.
L'association Greenpeace a également réagi, rapporte le quotidien économique. "La tragédie de Changzhou montre simplement à quel point la gestion laxiste de la question chimique en Chine est dangereuse", tranche Ada Kong, responsable de la campagne produits chimiques pour la zone Asie de l'Est au sein de l'ONG. Les autorités chinoises ont ouvert une enquête.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.