Cet article date de plus de cinq ans.

Bangladesh : 200 000 Rohingyas commémorent le "Jour du génocide", qui marque leurs deux années d'exil

Près d'un million de personnes de cette ethnie musulmane, qui vivaient en Birmanie, se sont réfugiées au Bangladesh, fuyant les persécutions.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Environ 200 000 Rohingyas manifestent pacifiquement, le 25 août 2019, dans le camp de Kutupalong (Bangladesh). (RAFIQUAR RAHMAN / REUTERS)

Ils l'appellent le "Jour du génocide". Environ 200 000 Rohingyas ont manifesté dimanche 25 août dans un camp de réfugiés du Bangladesh, pour rappeler qu'ils ont fui la Birmanie depuis deux ans.

En août 2017, quelque 740 000 membres de cette ethnie musulmane ont fui l'Etat de Rakhine (Birmanie) à la suite d'une opération de répression de l'armée birmane, pays à majorité bouddhiste. Des familles entières ont rejoint dans des conditions très difficiles 200 000 Rohingyas victimes de persécution et déjà installés de l'autre côté de la frontière, au Bangladesh. Au total, près d'un million de personnes sont désormais réparties dans une trentaine de camps de réfugiés du district bangladais frontalier de Cox's Bazar.

Les Rohingyas ne sont pas reconnus comme une minorité officielle par le gouvernement birman. Celui-ci, qui les considère comme des Bengalis, ne leur a pas non plus donné la citoyenneté birmane, même si de nombreuses familles vivent dans l'Etat de Rakhine depuis plusieurs générations. Des enquêteurs de l'ONU ont dénoncé un "génocide" des Rohingyas, appelant à poursuivre des généraux birmans. La Birmanie a rejeté ces accusations, affirmant s'être défendue contre des attaques de rebelles rohingyas contre des postes de police.

Ils souhaitent retourner en Birmanie

Un leader des Rohingyas, Mohib Ullah, a déclaré dimanche que les membres de cette minorité souhaitaient retourner en Birmanie, mais sous trois conditions : avoir des garanties quant à leur sécurité, obtenir la nationalité birmane et pouvoir regagner leurs villages d'origine. De son côté, Amnesty International a estimé que la violence en cours dans l'Etat de Rakhine "rend tout rapatriement immédiat dangereux et non viable".

Samedi, la police bangladaise a déclaré avoir abattu dans un des camps de réfugiés deux Rohingyas suspectés du meurtre par balle, cette semaine, d'un responsable politique du parti au pouvoir.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.