Séisme au Népal : "Aucun pays ne rapatrie systématiquement ses ressortissants"
Vingt-quatre heures après le séisme qui a frappé le Népal, certains proches de Français bloqués sur place ne comprennent pas pourquoi les autorités ne les rapatrient pas. Le porte-parole du Quai d'Orsay détaille les raisons de cette position.
Depuis le violent séisme qui a frappé le Népal, samedi 25 avril, de nombreuses familles françaises vivent dans l'angoisse. Certaines d'entre elles sont sans nouvelles de leurs proches, présents dans la région au moment du drame. D'autres s'inquiètent pour leurs parents et amis, confrontés à des conditions de vie très difficiles dans un pays dévasté.
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Surtout, beaucoup ne comprennent pas pourquoi la France n'organise pas un rapatriement massif des Français bloqués sur place. Romain Nadal, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, répond aux questions de francetv info.
Francetv info : Pourquoi la France n'organise pas le rapatriement des Français bloqués au Népal ?
Romain Nadal : A chaque crise internationale, comme lors du séisme en Haïti [en 2010] ou du blocage de la Thaïlande [à la fin 2013], nous avons droit à la même question. Les Français pensent avoir le droit à un avion ou un bateau affrété par le gouvernement français, s'ils se retrouvent bloqués dans un autre pays pour n'importe quelle raison. C'est évidemment faux. On ne rapatrie nos compatriotes en urgence qu'en cas de guerre, comme on a pu le voir au Liban en 2006 par exemple. Aucun pays au monde ne rapatrie systématiquement ses ressortissants.
Pourquoi est-ce si compliqué ?
Il y a actuellement environ 2 000 Français présents au Népal. Vous imaginez le nombre d'avions à affréter et le coût d'une telle opération ?
Que peuvent faire les Français qui sont bloqués là-bas ?
Nous sommes en liaison constante avec les compagnies aériennes, et nous faisons le maximum afin qu'elles se mobilisent pour permettre le retour des Français. C'est par exemple le cas avec Turkish Airlines, qui a permis le retour en Turquie d'élèves du lycée français d'Ankara. Sur place, l'école française de Katmandou est saturée, les Français sont donc redirigés sur le Ratna Park, où ils peuvent être pris en charge.
Personne ne sera donc rapatrié ?
Si. Nous allons, dès ce lundi soir, affréter un premier avion transportant 20 tonnes de matériel et des personnels humanitaires, puis un deuxième partira demain avec 40 tonnes de matériel, et un troisième, affrété par Airbus, décollera mercredi. Deux de ces appareils auront la capacité de ramener des passagers français. Il s'agira en priorité de personnes blessées, d'enfants et de personnes vulnérables.
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