Affaire Serge Atlaoui : "Il n'y a plus de risque d'exécution imminente", selon ses proches
Malgré le rejet d'un dernier recours administratif par l'Indonésie, l'épouse et l'avocat du Français, condamné à mort pour trafic de drogue, gardent espoir.
"Si je suis rentrée en France, c'est parce que je suis persuadée qu'il n'y a pas de risque d'exécution imminente." L'épouse de Serge Atlaoui s'est montrée soulagée lors d'une rencontre avec les journalistes, vendredi 26 juin à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Après le rejet d'un dernier recours administratif du Français, condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue, en début de semaine, sa famille et ses avocats s'organisent pour préparer d'autres actions. Tous veulent garder espoir.
"On a sorti Serge de l'urgence de l'exécution"
Eprouvée par les trois mois passés aux côtés de son mari, incarcéré dans le complexe pénitentiaire de l'île isolée de Nusakambangan, Sabine Atlaoui, de retour en France depuis quelques jours, souhaite désormais profiter du répit donné à son mari par le tribunal administratif qui gère les exécutions. "Nous voulons reposer la situation et étudier tous les autres recours possibles", assure-t-elle. Le parquet général a, en effet, laissé entendre, lundi 22 juin, qu'en raison du ramadan, aucune exécution n'est prévue dans l'immédiat dans le pays musulman le plus peuplé au monde. Une information confirmée par l'avocat de Serge Atlaoui, Maître Richard Sédillot.
"Contrairement à ce qui a été dit, ce n'est pas le dernier recours possible. L'urgence était de sortir Serge Atlaoui de la liste des exécutions, ce qui a été fait", explique-t-il. L'avocat n'a toutefois pas souhaité donner de détails sur les recours qu'il compte initier en relation avec sa consœur indonésienne, affirmant avoir "besoin de temps pour y réfléchir et étudier ce qui sera le plus judicieux". Certains recours déjà déposés pourraient ainsi être de nouveau utilisés.
"L'Indonésie est entrée dans un dialogue plus serein"
Pour la famille de Serge Atlaoui et son avocat français, la situation en Indonésie s'est améliorée depuis quelque temps. Le pays, qui refuse toute ingérence étrangère à propos de la peine de mort, est "entré dans un dialogue plus serein", soutient Me Richard Sédillot. "Il est important de reconnaître la souveraineté indonésienne et il faut redonner à la justice le temps de la sérénité."
Un climat perçu comme plus favorable, notamment grâce aux efforts du gouvernement français, a fait savoir l'avocat de Serge Atlaoui. "Nous recevons l'appui de Laurent Fabius et de son cabinet, que nous avons régulièrement au téléphone. Le combat pour les droits de l'homme est un combat discret, mais la France est dans un dialogue constructif avec l'Indonésie", décrypte-t-il. Aux yeux de ses proches, l'échéance de l'exécution de Serge Atlaoui s'est donc éloignée significativement. "Longtemps, le dossier de Serge Atlaoui a été jugé de façon expéditive par la justice indonésienne, affirme Me Richard Sédillot. Ce n'est plus le cas aujourd'hui."
"Même si le climat en Indonésie autour du cas de Serge est plus favorable, nous restons vigilants, pour que la situation ne se détériore pas du jour au lendemain", nuance toutefois Sabine Atlaoui. "Il ne faut pas qu'il se retrouve de nouveau sur une liste d'exécution, il ne le supporterait pas." Elle espère pouvoir retourner voir son mari à la fin de l'année, si elle dispose de moyens financiers suffisants.
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