Thaïlande : quelles sont les options envisagées pour sauver les enfants piégés dans une grotte ?
Douze enfants de 11 à 16 ans et leur coach de foot sont bloqués sous terre depuis le 23 juin. Le niveau de l'eau et le manque d'oxygène compliquent leur sauvetage.
Le 15 juillet, Moscou accueillera la finale de la Coupe du Monde et, à en croire le président de la Fifa, douze enfants thaïlandais et leur entraîneur de foot y ont déjà leur place réservée. Mais cette invitation étonnante est bien loin de leurs réelles préoccupations : coincés depuis le 23 juin, au fond de la grotte inondée de Tham Luang, ils ne savent pas avec certitude quand et comment ils pourront en sortir. Vendredi 6 juillet, un plongeur thaïlandais, qui aidait à les approvisionner en oxygène pour tenir le plus longtemps possible, est mort sur le chemin du retour. Un drame qui illustre la difficulté de leur sauvetage. Alors que le pessimisme reprend du terrain chez les proches des écoliers, franceinfo revient sur les scénarios possibles.
Apprendre à nager et prendre le chemin des plongeurs
Lundi soir, ce sont deux plongeurs britanniques qui ont réussi, les premiers, à atteindre le lieu où étaient réfugiés les treize disparus, et constater qu'ils étaient encore vivants, neuf jours après leur disparition. Et la première voie évoquée pour les aider à sortir était celle-ci : traverser la grotte, inondée en grande partie, jusqu'à son unique entrée. Pour cela, les autorités ont annoncé que des sauveteurs resteraient avec les enfants pour leur apprendre à nager, ce que la plupart d'entre eux ne savent pas faire, puis à plonger avec une bouteille.
Mais la mort d'un plongeur venu les ravitailler en oxygène, vendredi, a ravivé les doutes déjà importants sur les risques de cette option. L'homme, un ancien plongeur de l'armée thaïlandaise, a perdu connaissance sur le chemin du retour, alors qu'il était accompagné d'autres secouristes, et n'a pas pu être ranimé. Dans ce sens, faire le chemin accidenté et long de plusieurs kilomètres vers l'entrée de la grotte prend cinq heures à un plongeur aguerri. "Même si nous avons perdu un homme, nous continuons à avoir foi dans notre mission", a assuré un chef des commandos de marine sur place. A la question de savoir comment des enfants totalement inexpérimentés vont réussir là où un plongeur expérimenté a échoué, il a répondu que davantage de précautions vont être prises. "Je suis inquiet... Il n'a jamais plongé", s'inquiétait le père d'un des enfants, âgé de 16 ans, vendredi6 juillet.
Trouver une issue au-dessus de la grotte
Au cas où les cours de plongée ne fonctionneraient pas, d'autres équipes se sont affairées à une tâche difficile, vendredi : tenter de trouver une autre sortie de la grotte, qui n'a pas d'autre issue que son entrée principale. Près de 200 personnes parcourent la forêt qui recouvre la montagne sous laquelle se trouve la cavité, à la recherche d'un puits naturel qui y descende, ou au moins d'un début de tunnel qui pourrait être creusé jusqu'à arriver au lieu où se trouvent les enfants. "Nous voulons trouver un chemin vers le bas. Je pense que nous ne sommes pas loin", a assuré le président de l'Institut d'ingénierie de Thaïlande à l'agence Reuters.
Les efforts sont concentrés autour d'une zone dont les ingénieurs supposent qu'elle correspond au fond de la grotte, et où ils espèrent que quelques centaines de mètres de roche les séparent des enfants. "Au départ, nous explorions cet endroit comme un moyen de faire parvenir des vivres aux enfants depuis le fond de la grotte, mais maintenant, cela pourrait devenir encore plus", au vu de la difficulté de les faire sortir par la grotte inondée. Plus de cent forages ont d'ailleurs été réalisés à la verticale, vendredi.
D'autres pistes, dont un puits de 300 mètres de profondeur exploré jeudi, se sont avérées être des échecs. L'entrepreneur Elon Musk a annoncé, vendredi, que des ingénieurs de sa firme SpaceX étaient en route pour aider les opérations. Car cette méthode présente des dangers : creuser la roche pour créer un passage fait craindre des éboulements, voire un effondrement qui mettrait les enfants en danger.
Attendre au fond de la grotte la fin de l'inondation
Plus encore que l'option de la plongée, les autorités ont insisté, depuis la découverte des enfants lundi, sur la possibilité qu'ils passent un certain temps au fond de la grotte. Cette attente permettrait de leur apprendre à nager, mais aussi d'essayer de réduire le niveau de l'eau dans la grotte afin de faciliter la sortie. Des opérations de pompage sont en cours depuis les premiers jours des recherches, grâce notamment à des ingénieurs japonais. L'équivalent de la contenance de plus de 50 piscines olympiques a pour l'heure été sorti du réseau souterrain.
Mais, après une accalmie, la pluie a recommencé à tomber par intermittence, vendredi. De fortes précipitations sont annoncées entre le samedi 7 et le 12 juillet. Ce sont déjà des pluies diluviennes, en ce début de la mousson, qui avaient piégé les douze enfants et leur entraîneur. Par ailleurs, le chef des commandos de marine a expliqué que les niveaux d'oxygène avaient chuté dans la chambre où se trouvent les enfants, précisant toutefois qu'un médecin se trouvait avec eux pour surveiller leur état de santé. "Au début, nous pensions que les enfants pourraient rester longtemps. Mais la situation a changé, le temps est désormais limité", a-t-il averti vendredi.
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