Au Bangladesh, le meneur des manifestations étudiantes appelle à la désobéissance civile jusqu'à la démission de la Première ministre

Au moins 206 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation en juillet, victimes pour la plupart de tirs des forces de l'ordre.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des milliers de manifestants scandent des slogans pour réclamer justice pour les victimes tuées depuis le début de la contestation en juillet, au Central Shaheed Minar à Dacca (Bangladesh), le 3 août 2024. (STR / NURPHOTO / AFP)

Le meneur des manifestations étudiantes qui secouent le Bangladesh a appelé, samedi 3 août, à un vaste mouvement de désobéissance civile jusqu'à la démission de la Première ministre, Sheikh Hasina, plus d'un mois après le début de la contestation, dont le bilan s'élève à plus de 200 morts selon l'AFP, qui s'est appuyée sur des données policières et hospitalières locales.

La coalition Sudents Against Discrimination (Etudiants contre la discrimination), menée par Nahid Islam, et à l'origine des premières manifestations contre des quotas d'emploi dans la fonction publique le mois dernier, a refusé plus tôt dans la journée la proposition de la Première ministre d'ouvrir des discussions. L'organisation a également exhorté les Bangladais à prendre part à la désobéissance civile dès dimanche.

"Cela inclut le non-paiement des impôts et des factures de services publics, des grèves des fonctionnaires et l'arrêt des envois de fonds à l'étranger via les banques", a précisé à l'AFP Asif Mahmud, l'un des membres de l'organisation étudiante. Il est également demandé aux ouvriers des usines de confection, vitales pour l'économie du pays, de se mettre en grève.

Une crise sociale muée en crise politique 

"Sheikh Hasina ne devrait pas seulement démissionner, mais aussi comparaître devant un tribunal pour meurtres, pillage et corruption", a asséné Nahid Islam, le leader de la coalition Students Against Discrimination, devant des milliers de personnes dans le centre de Dacca.

La crise sociale, largement pacifique au départ, s'est muée en crise politique à partir du 16 juillet, quand la répression a fait ses premiers morts. Les manifestants ont alors réclamé la démission de Sheikh Hasina, 76 ans, au pouvoir depuis 2009 et réélue en janvier après un scrutin sans véritable opposition

Ces affrontements comptent parmi les plus meurtriers depuis l'arrivée au pouvoir de la Première ministre. Pour rétablir l'ordre, son gouvernement a notamment déployé l'armée, coupé l'accès à internet et imposé un couvre-feu. Des groupes de défense des droits de l'Homme lui reprochent d'utiliser les institutions de l'Etat pour consolider son emprise sur le pouvoir et éradiquer la dissidence, y compris en faisant procéder à des exécutions extrajudiciaires de militants de l'opposition. Les autorités ont, quant à elles, accusé les partis d'opposition d'avoir détourné les manifestations pour provoquer des troubles.

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