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Birmanie : Aung San Suu Kyi accusée d'avoir violé une loi sur les secrets d'Etat datant de l'époque coloniale

Les autorités ont également ordonné aux fournisseurs d'accès de suspendre les connexions internet sans fil dans le pays "jusqu'à nouvel ordre". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Aung San Suu Kyi attend l'arrivée du président chinois Xi Jinping avant une réunion bilatérale au palais présidentiel de Naypyidaw, en Birmanie, le 18 janvier 2020. (NYEIN CHAN NAING / AFP)

Elle  a comparu en visioconférence devant un tribunal de Naypyidaw, la capitale. L'ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, détenue depuis le coup d'Etat militaire du 1er février, a été accusée jeudi 1er avril d'avoir violé une loi sur les secrets d'Etat datant de l'époque coloniale. Son équipe de défense l'avait vue la veille par vidéo et sous surveillance policière pour la première fois depuis le putsch.

"Elle a demandé une rencontre entre elle et ses avocats - une réunion privée pour donner ses instructions à sa défense et discuter de l'affaire sans ingérences extérieures de la police ou des forces armées", a indiqué l'un de ses conseils. La prochaine audience est fixée au 12 avril.

Elle encourt de longues années de prison

La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 est également poursuivie pour "incitation aux troubles publics". Des accusations d'avoir perçu plus d'un million de dollars et 11 kilos d'or de pots-de-vin s'y ajoutent, mais elle n'a pas encore été inculpée de "corruption". Si elle est reconnue coupable, elle encourt de longues années de prison, risquant d'être bannie de la vie politique.

Parallèlement, les autorités ont ordonné aux fournisseurs d'accès de suspendre les connexions internet sans fil dans le pays "jusqu'à nouvel ordre", a indiqué un opérateur de télécommunications. Elles ont déjà ordonné la suspension des transferts de données mobiles et cette nouvelle coupure risque de paralyser les communications en ligne dans le pays où très peu de gens ont accès à des lignes fixes.

"Un risque de guerre civile à un niveau sans précédent"

Cette "coupure d'internet" a été condamnée jeudi par plusieurs dizaines de pays membres de l'ONU qui ont dénoncé, dans une déclaration rédigée par la Lituanie, la France et la Grèce, "les attaques" contre les médias dans le pays. Plus de 535 personnes, dont de nombreux étudiants, des adolescents et de jeunes enfants, ont été tués par les forces de sécurité en deux mois, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP). Des centaines d'autres, détenues au secret, sont portées disparues.

Au cours d'une réunion d'urgence à huis clos mercredi du Conseil de sécurité de l'ONU demandée par Londres, l'émissaire de l'ONU pour la Birmanie, Christine Schraner Burgener, a mis en garde contre "un risque de guerre civile à un niveau sans précédent", exhortant à "envisager tous les moyens à sa disposition pour (...) éviter une catastrophe multidimensionnelle au coeur de l'Asie".

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