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Birmanie : Aung San Suu Kyi placée à l'isolement dans une prison de la capitale

Son procès va se poursuivre dans le centre pénitentiaire où elle est isolée, complètement coupée de l'extérieur. Aung San Suu Kyi a été arrêtée le 1er février 2021.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Aung San Suu Kyi assise à côté de l'ancien président Win Myint, lors de son procès à Naypyidaw (Birmanie) le 24 mai 2021. (MYANMAR MINISTRY OF INFORMATION / AFP)

En Birmanie, la junte resserre encore un peu plus son étau autour d'Aung San Suu Kyi : l'ex-dirigeante, renversée l'année dernière et jusqu'à présent assignée à résidence, a été transférée dans une prison de Naypyidaw. "Conformément aux lois pénales (...), elle est désormais placée à l'isolement en prison", a déclaré, jeudi 23 juin, le porte-parole de l'armée Zaw Min Tun, sans plus de précisions.

Depuis son arrestation lors du coup d'État du 1er février 2021, Aung San Suu Kyi était tenue au secret à Naypyidaw, accompagnée de plusieurs employés de maison et de son chien. La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 n'était autorisée à sortir que pour assister aux audiences de son procès-fleuve au terme duquel elle risque des dizaines d'années de détention. Elle est désormais totalement seule, sans son personnel, ni son animal de compagnie qui n'ont pas été autorisés à la suivre.

Déjà condamnée à 11 ans de rétention

Des manifestants protestent régulièrement contre l'arrestation d'Aung San Suu Kyi, qui a eu 77 ans dimanche, et continuent à le faire jeudi, comme à Launglone, une ville du sud de la Birmanie. Sur les réseaux sociaux, la décision de la placer à l'isolement a suscité de nombreuses réactions : Aung San Suu Kyi "a tout sacrifié pour l'amour de son pays et de son peuple, mais (les militaires) sont ingrats et cruels" ; "libérez Suu Kyi pour qu'elle puisse faire encore de bonnes choses pour notre pays".

Son procès, qui s'est ouvert il y a un an, va désormais se tenir dans le centre pénitentiaire où elle est incarcérée. Elle est accusée d'une multitude d'infractions (violation d'une loi sur les secrets d'État datant de l'époque coloniale, fraude électorale, sédition, corruption...) et a déjà été condamnée à onze ans de détention. Les audiences se tiennent à huis clos, car ses avocats ont interdiction de parler à la presse ou à des organisations internationales.

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