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Birmanie : le mouvement pro-démocratie défie la junte militaire avec des manifestations de nuit

La répression a fait au moins 250 victimes depuis le coup d'Etat du 1er février. Les généraux au pouvoir résistent à la pression de la rue.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des médecins et des étudiants prennent part à une manifestation, le 21 mars 2021, à Mandalay, en Birmanie. (STR / AFP)

Ils ne baissent pas les armes. Des manifestants pro-démocratie, dont de nombreux médecins en blouse blanche, ont défilé dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 mars en Birmanie. Il s'agit d'un nouveau défi à la répression meurtrière de la junte qui a fait près de 250 victimes depuis le coup d'Etat militaire du 1er février.

"Sauvez notre leader" Aung Sang Suu Kyi mise au secret par l'armée depuis 49 jours, "Sauvez notre futur", pouvait-on lire sur les banderoles des protestataires réunis avant l'aube à Mandalay, dans le centre du pays. D'autres rassemblements ont eu lieu durant la nuit, notamment dans l'Etat Kachin, dans l'extrême-nord du pays, où des habitants ont allumé des centaines de bougies.

Médecins, enseignants, employés de banques ou des chemins de fer sont en grève depuis six semaines pour protester contre le régime militaire. Ils paralysent des secteurs entiers de l'économie, déjà très fragile avant le putsch. "Nos docteurs sont si courageux", ont commenté des contestataires sur les réseaux sociaux. "Nous n'avons pas peur du sang" que fait couler l'armée.

"La population vit dans la peur"

Près de 250 civils ont été tués par les forces de sécurité depuis le coup d'Etat, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques. Mais le bilan pourrait être beaucoup plus lourd puisque des centaines de personnes, arrêtées ces dernières semaines, sont portées disparues. "La population vit dans la peur, les gens sont intimidés (et) traités comme des combattants" en temps de guerre, déplore l'ONG birmane.

Des responsables de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi, sont poursuivis pour "haute trahison", un crime passible de 22 ans de détention. L'ex-dirigeante de 75 ans, fait, elle, face à des accusations de corruption et est inculpée de plusieurs autres infractions. Si elle est reconnue coupable, elle pourrait être condamnée à de longues années de prison et être bannie de la politique. Les généraux putschistes continuent de faire la sourde oreille face aux multiples condamnations internationales.

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