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Blanchiment d'argent : des banques américaines dans le collimateur des autorités fédérales

Selon le New York Times, plusieurs banques américaines, dont JP Morgan et Bank of America sont soupçonnées de blanchiment d'argent par le Trésor américain. Ces circuits auraient pu financer le trafic de drogue et le terrorisme. Une enquête est ouverte.
Article rédigé par Mélody Piu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Eduardo Munoz Reuters)

Le
Bureau du contrôleur de la monnaie (Office of the Comptroller of
the Currency
), l'organisme fédéral qui supervise les plus
grandes banques, mène une enquête sur plusieurs établissements bancaires, dont JPMorgan Chase & Co et Bank
of America, soupçonnés de blanchiment d'argent, a indiqué le New York Times , samedi. 

"Les autorités fédérales et
locales enquêtent sur quelques-unes des plus grandes banques américaines qui
auraient failli dans leur surveillance de transferts d'argent liquide [...],
une faille qui pourrait avoir permis à des trafiquants de drogue et à des
terroristes de blanchir de l'argent sale",
écrit le
quotidien. 

Déjà, l'an dernier, JPMorgan avait du payer 88 millions de dollars
au Trésor américain, pour avoir réalisé des transactions illégales avec Cuba,
l'Iran, le Soudan et le Liberia. A l'époque, JP Morgan avait déclaré qu'il
n'avait pas eu l'intention de violer la réglementation et avait ajouté qu'il
avait dû superviser "des centaines de millions de transactions et de dossiers clients
par jour. Le taux d'erreur annuels sont infimes n'atteignant même pas 1%
". 

Selon la presse américaine, le Département du
Trésor américain n'a pas encore achevé l'enquête, mais il est "tout
près
" d'engager de nouvelles actions contre JPMorgan. Il examine également les activités passées de plusieurs autres établissements dont la
Bank of America. 

Les Etats-Unis en guerre contre la fraude bancaire

Depuis la crise financière de 2009, l'OCC fait la chasse aux
fraudes des établissements bancaires. Dans sa ligne de mire, on trouve la
banque britannique Standard Chartered, accusée d'avoir mené des transactions
illégales avec l'Iran et qui a été contrainte de verser une amende de 340
millions de dollars à la mi-aout.

Il y avait également la banque britannique HSBC
accusée en juillet d'avoir blanchi de l'argent de la drogue des cartels mexicains et d'avoir fourni des fonds et des services à des établissements en Arabie
Saoudite (Al Rajhi Bank), soupçonné d'avoir des liens avec des groupes
terroristes.

Une enquête est également en cours sur six autres banques dont
l'ING, ABN Amro Holding NV, Crédit Suisse Group AG (CSGN), ou la Lloyds Banking
Group Plc.

Le problème est aussi devenu un domaine prioritaire du ministère
de la Justice américain, qui souhaite améliorer le respect de la loi nommée Bank
Secrecy Act
 (1970) qui exige que toutes les institutions financières signalent
toutes activités suspectes et prennent des mesures pour prévenir le blanchiment
d'argent. 

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