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Brésil : quand les réseaux sociaux descendent dans la rue

EN IMAGES | Le Brésil est secoué par la plus importante mobilisation sociale de ces 20 dernières années. Quelque 200.000 personnes sont descendues dans les rues du pays lundi pour protester contre le coût de la vie, la corruption et la facture du Mondial de football l'an prochain. Des incidents ont éclaté à Rio et Brasilia. Une mobilisation largement alimentée et relayée grâce aux réseaux sociaux. Tour d'horizon.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Autre)

Que ce soit sur Facebook, sur Twitter, sur Flickr,
Instagram, YouTube, Tumblr ou encore Vine, les réseaux sociaux ont largement
relayé les appels à manifester ces dernières heures au Brésil avec
une myriade de mots-clés : , , ; ,
, ou encore .

Et pour mieux appeler à la mobilisation et rendre compte de ces rassemblements, les
manifestants ont demandé aux riverains d'ouvrir leur accès aux réseaux wifi.

Résultat ? A Rio, quelque 100.000 personnes ont défilé dans les rues de
la ville, envahissant la principale avenue de la capitale culturelle du pays.

"Ce n'est pas seulement pour 20 centimes "

Le mouvement, parti de Porto Alegre il y a quatre mois en
raison de la hausse de 20 centimes du ticket de bus, a pris une autre dimension.
Il s'agit désormais aussi de protester contre la corruption et les dépenses
liées au Mondial-2014. Un mot d'ordre plus large résumé par un slogan :
"Ce n'est pas seulement pour 20 centimes ".

Au total, près de 200.000 personnes sont descendues dans les
rues des principales villes du pays. Mais aussi des plus modestes comme à Juiz
de Fora (environ 500.000 habitants) 

Parmi les slogans entendus dans les rues de Rio et d'autres
villes du pays ce lundi 18 juin : "Le Brésil est foutu, le peuple est apparu ",
"Ils ne nous représentent pas ! " "Viens, viens, viens dans la
rue, viens !
" ou encore "O Brasil acordou ", c'est-à-dire
"Le Brésil s'est réveillé " :

Un peu plus tard à Rio, des affrontements ont éclaté lors de
la dispersion de la manifestation. Les forces de l'ordre et certains
manifestants se sont opposés à coup de gaz lacrymogènes et de cocktails molotov. D'après
un bilan officiel, 20 policiers et sept manifestants ont été blessés. 

"La révolte du vinaigre "

Les réseaux sociaux sont aussi largement utilisés comme un
moyen de communication pour dénoncer la brutalité de la police brésilienne. Une
image tourne particulièrement depuis le début du mouvement. On y voit un
policier asperger un caméraman de gaz lacrymogène.

Une photo détournée avec humour sur le tumblr Policia Pacifica.

La page Facebook Occupy Brazil recense par ailleurs les
témoignages d'affrontement avec les forces de l'ordre et propose toute une
série de conseils pour ceux qui voudraient manifester. Il est notamment
conseillé d'avoir du vinaigre pour lutter contre les effets du gaz lacrymogène.

C'est d'ailleurs cette astuce qui aurait valu une
arrestation à des journalistes.

D'où l'un des noms donnés à ce mouvement au Brésil : "La
révolution du vinaigre
". On trouve aussi plusieurs références à un "Mouvement Free pass". Certains manifestants utilisent également le mot clé "Occupy Brasil", référence évidente au mouvement d'Occupy Wall Street.

Mobiliser ailleurs dans le monde

Au-delà de ces débordements, les réseaux sociaux ont
également permis aux communautés brésiliennes à l'étranger d'afficher leur
soutien au mouvement. Quelques images de rassemblements ont été diffusées aux Etats-Unis,
en Irlande ou encore à Montreal. 

Le mouvement de protestation brésilien trouve également un
écho avec son cousin turc sur Twitter.

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