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Brésil: après la coulée de boue mortelle viennent des risques écologiques

Le cauchemar se poursuit au Brésil dans la région de Mariana victime d’une coulée de boue, le 5 novembre 2015. Deux autres barrages retenant des déchets miniers sont susceptibles de céder, alors que la première rupture a provoqué la mort de 10 personnes et fait 15 disparus.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les ruines de l'école municipale de Bento Rodrigues rasée par la vague de boue du 5 novembre 2015. (Reuters/Ricardo Moraess)

62 millions de m3 d’une boue chargée de résidus de fer ont déjà englouti un village de 600 habitants. Mais le danger n’est pas écarté. Les responsables de la mine de fer, la société Samarco, ont annoncé que deux autres bassins de stockage des déchets miniers pourraient céder à leur tour.
 
Actuellement, ce sont donc les barrages miniers de Santarem et son voisin Germano qui risquent de céder en cas de fortes pluies. Des blocs de roche sont en train d'y être placés pour renforcer leur structure. Ce procédé doit prendre 45 jours à Germano et 90 à Santarem, selon Samarco.
 
Pour l’heure, les causes de l’effondrement des digues ne sont pas connues. Le barrage de Fundao, où travaillaient 25 personnes, retenait des boues sur une superficie équivalente à dix terrains de foot.
Selon les témoins, une vague de 20 mètres de haut chargée de boue et d’eau a recouvert le village. Les 58  élèves de l’école ont pu s’enfuir à temps, sans quoi le bilan aurait été plus lourd.
 
Selon un membre de Greenpeace au Brésil cité par Le Monde, ces accidents sont récurrents, et pourtant il n’y a ni plan de surveillance, ni alarme prévue en cas de rupture des digues.
 
Le risque écologique
Au-delà des pertes humaines, il y a désormais un risque écologique majeur. Depuis 13 jours, la coulé de boue pollue le cours du Rio Doce sur plus de 500 kilomètres. La pollution va bientôt atteindre l’océan Atlantique. Si la boue n’est sans doute pas chargé de produits chimiques, elle n’en reste pas moins toxique, surchargée de fer.
 
Visiblement, les autorités ont abandonné le combat contre l’avancé de la pollution. On parle désormais de remise en état du fleuve victime de la pollution. La présidente Dilma Rousseff a annoncé depuis Brasilia que son gouvernement planchait sur un «plan de sauvetage du fleuve Rio Doce» afin de le rendre «dans un état meilleur qu'il ne l'était auparavant, en revitalisant sa faune et sa flore», rapporte l’AFP.

Les autorités brésiliennes ont infligé une nouvelle amende, de 30 millions de dollars, à la compagnie minière Samarco. Une amende destinée à payer les dégats sur l'environnement. La justice brésilienne avait déjà annoncé vendredi dernier le gel de 78 millions de dollars des comptes de Samarco pour «dédommager» les victimes, qui 
s'ajoutaient à l'amende de 67 millions de dollars infligée par l'Institut brésilien de l'Environnement.

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