Brésil : les sénateurs votent la destitution de la présidente Dilma Rousseff
Sans surprise, plus des deux tiers de sénateurs ont voté la destitution. Le président par intérim Michel Temer est confirmé à la présidence du pays jusqu'en 2018.
Les sénateurs brésiliens ont voté, mercredi 31 août, la destitution de la présidente Dilma Rousseff, suspendue de son poste depuis le 12 mai. Elle a été adoptée à 61 voix contre 20, alors qu'une majorité des deux tiers était requise. Dilma Rousseff, qui avait succédé à Lula en 2010, a été reconnue coupable de "crime de responsabilité" : elle aurait maquillé les comptes publics pour dissimuler l'ampleur du déficit, et approuvé des décrets engageant des dépenses sans l'approbation du Parlement. Michel Temer, déjà président par intérim et chef de l'opposition de centre-droit, prend la tête du pays jusqu'en 2018.
Une procédure très contestée
La procédure de destitution, lancée par les députés brésiliens en avril, est très controversée. Lundi, lors de sa dernière audition devant le Sénat avant le vote, Dilma Rousseff avait qualifié les accusations qui la visent de "prétextes pour permettre un coup d'Etat". "Nous reviendrons", a-t-elle lancé mercredi après le verdict, réitérant ses accusations contre les parlementaires.
Michel Temer, son successeur, âgé de 75 ans, est d'ailleurs tout aussi impopulaire qu'elle dans l'opinion. Son nom a été cité à plusieurs reprises dans le scandale de corruption autour du groupe pétrolier Petrobras, et son gouvernement a déjà perdu trois ministres à cause de cette affaire. Lundi, de violents affrontements ont opposé les forces de l'ordre à des manifestants soutenant Dilma Rousseff.
Michel Temer prête serment dès mercredi
Dans un second vote, les sénateurs ont, en revanche, autorisé l'ex-présidente à conserver ses droits civiques : elle encourait une interdiction d'exercer toute fonction publique pendant huit ans.
Michel Temer devrait prêter serment devant le Parlement dès mercredi, avant de s'envoler immédiatement pour un sommet du G20 en Chine, où il tentera de redorer son blason auprès de la communauté internationale. Il devrait occuper la tête du pays jusqu'au terme prévu du mandat présidentiel de Dilma Rousseff, en 2018.
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