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La présidente brésilienne Dilma Rousseff dénonce "un coup d'Etat" avant sa possible destitution

La présidente, accusée de maquillage des comptes publics, a tenu un dernier discours devant le Sénat, qui devra trancher sur son sort entre mardi et mercredi. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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La présidente suspendue du Brésil, Dilma Rousseff, devant le Sénat, le 29 août 2016 à Brasilia. (EVARISTO SA / AFP)

C'était le discours de la dernière chance pour Dilma Rousseff. La présidente brésilienne a comparu devant le Sénat, lundi 29 août, avant que les sénateurs ne votent sur sa possible destitution, mardi ou mercredi. "Votez contre l'impeachment, votez pour la démocratie", a lancé la disciple de Lula, actuellement suspendue, et qui a peu de chances de conserver son poste : dans les sondages, les sénateurs se prononcent nettement en sa défaveur.

Dilma Rousseff est accusée de "crime de responsabilité" : elle aurait maquillé les comptes publics pour dissimuler l'ampleur du déficit, et approuvé des décrets engageant des dépenses sans l'approbation du Parlement. Un "oui" des deux tiers des sénateurs – soit 54 sur 81 – sera requis pour prononcer sa destitution.

"Je ne crains que la mort de la démocratie"

"Je viens pour vous regarder dans les yeux, messieurs les sénateurs, et dire que (...) je n'ai pas commis les crimes pour lesquels je suis injustement et arbitrairement accusée", a-t-elle lancé lundi. Pour elle, les accusations qui la visent sont "des prétextes pour permettre un coup d'Etat contre la Constitution, un coup d'Etat qui, s'il va jusqu'au bout, résultera en un gouvernement usurpateur". Michel Temer (centre-droit), l'actuel président par intérim qui devrait prendre sa place, est lui-même éclaboussé par des scandales de corruption.

Dans son discours, la voix deux fois brisée par l'émotion, Dilma Rousseff a rappelé son combat contre la dictature : "J'avais peur de la mort, des séquelles de la torture dans mon corps et mon âme (...), mais je n'ai pas cédé. J'ai résisté. (…) Aujourd'hui, je ne crains que la mort de la démocratie."

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