Présidentielle au Brésil : Jair Bolsonaro cède mais ne plie pas
Silencieux depuis sa défaite à l'élection présidentielle dimanche soir, Jair Bolsaro a enfin parlé. Après avoir laissé planer le doute pendant près de 48 heures, il annonce finalement respecter la Constitution et cédera sa place à Lula en janvier. Il se refuse toutefois à reconnaître sa défaite.
Malgré son annonce tardive de respecter la Constitution et de céder la place au vainqueur de l’élection présidentielle, l’ex-président Lula, Jair Bolsonaro n'a pas pour autant joué l'apaisement. Son discours de deux minutes à peine, mardi 1er novembre, a pris la forme d'une reconnaissance de sa défaite a minima.
Il annonce effectivement "respecter la Constitution" mais n'évoque jamais son propre échec, ni la victoire de son adversaire. Le nom de Lula n’est d’ailleurs jamais prononcé. Et puis Jair Bolsonaro met à nouveau en doute la validité du scrutin, estimant que les actuels mouvements sociaux dans le pays, barrages routiers notamment, sont le fruit "d'un sentiment d'indignité et d'injustice", alimenté par la manière dont s'est déroulée l'élection.
Mauvais perdant
Pour certains Brésiliens, Jair Bolsonaro n'en sort pas grandi. Qu'il faille attendre 48 heures pour un tel discours, c'est incompréhensible pour Carlos. Lui, qui a voté Lula, trouve le président sortant très mauvais perdant. "Dans le fond, il ne reconnaît pas sa défaite, souligne Carlos. Mais vu la personnalité de Bolsonaro, je ne m’attendais pas à mieux de sa part. Cela fait pourtant partie du jeu démocratique. Il faut que le perdant accepte sa défaite, même si c’est avec une ou deux voix d’écart".
Même dans le camp Bolsonaro, son attitude déçoit. Notamment parce qu'il ne condamne pas les blocages de ses partisans les plus extrémistes. Maria Cicéra aimerait vraiment en finir avec ces "attaques" contre la démocratie. "Ces violences, ces blocages en cours, je ne suis d’accord avec rien de tout ça, lance Maria Cicéra. "C’est une erreur".
"Si l’autre a gagné, il a gagné, c’est tout. Même si j’aurais préféré que Bolsonaro reste au pouvoir, la violence, c’est non !"
Maria Cicéra, une électrice de Jair Bolsonaroà franceinfo
Ce désir d'apaisement semble partagé par la majorité des électeurs, fatigués des invectives et impatients que se mette en place le processus de transition. À partir de jeudi, l’équipe du nouveau président aura accès aux comptes publics et pourra préparer les premiers décrets promulgués par Lula après son investiture, le 1er janvier prochain.
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