Burundi : "Il y a des gens vraiment terrés dans les maisons"
Après l’annonce de la destitution mercredi du président du Burundi Pierre Nkurunziza par le général Godefroid Niyombare, la situation reste confuse à Bujumbura, la capitale. Il était impossible jeudi après-midi de dire qui détenait le pouvoir. L’issue incertaine de l’offensive des putschistes inquiètent les habitants, d’autant qu’ils ont entendus les combats et les tirs d’obus.
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"Des gens terrés"
Sandrine, une Française qui habite la capitale du Burundi, dit pouvoir sortir dans son jardin à l’écoute des évènements, ce qui n’est pas le cas de ses amis installés à proximité de la radio nationale, cible d’attaques des putschistes ces dernières heures.
"Mes amis près de la radio nationale sont allongés par terre. Ils sont dans les petites pièces, parce qu’on a entendu des obus. Il y des gens vraiment terrés dans les maisons proches des combats."
Selon Sandrine, des familles ont pris des précautions en faisant partir leurs enfants au Rwanda ou ailleurs. "Tout ce qui nous reste à faire maintenant, dit-elle, c’est de rester chez nous et attendre qu’il y ait une issue favorable pour le Burundi" .
Charles Emptaz est journaliste pour la chaîne de télévision Arte. Il a expliqué jeudi sur France Info se trouver à 300 mètres des bâtiments de la radio nationale et décrit des combats d’une extrême violence entre les deux factions de l’armée, "les hommes restés fidèles au président et ceux qui tentent le renverser pour appuyer une la révolte populaire qui secoue la ville depuis trois semaines".
"On parle d’armes de guerre, de mortier, de canons, de mitrailleuses, de pluies de balles. On n’entend que ça. Il n’y a pas de cris. Tout ça dans une atmosphère un peu irréelle."
En fin d’après-midi jeudi, pour la première fois depuis le début de la tentative du coup d'Etat, un premier bilan donné par l'AFP faisait état de plusieurs victimes. Trois militaires morts à un kilomètre de la radio publique, sans que leur appartenance aux loyalistes ou aux putchistes ne soit précisée.
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