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Réfugiés : face aux restrictions de Trump, le Canada la joue généreux

Un tweet de Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, a fait forte impression samedi 28 janvier 2017. Il prenait le contrepied des mesures annoncées par Donald Trump visant à bloquer l’accueil des réfugiés. Trudeau rappelait la tradition d’accueil de son pays, et n’entend pas en changer.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Justin Trudeau s'entretient avec des réfugiés syriens durant la fête nationale du Canada à Ottawa, le 1er juillet 2016. (REUTERS/Chris Wattie)

«A ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera indépendamment de votre foi. La diversité fait notre force. Bienvenue au Canada», a tweeté Justin Trudeau, avant de lancer un nouveau mini-message où on le voit en photo avec un enfant syrien. C’était en décembre 2015, le premier contingent de réfugiés syriens arrivait au Canada.
 

Depuis le 4 novembre 2015, 39.671 réfugiés syriens sont arrivés au Canada, se réjouit le gouvernement du Canada sur son site internet. 17.912 demandes d’asile venant d’autres pays (Jordanie, Liban et Turquie) sont en cours de traitement. Le gouvernement précise également que le secteur privé parraine 14.000 migrants et que 350 collectivités à travers le pays accueillent des réfugiés.
 
Car au Canada, l’accueil est à la fois partagé par l’Etat, mais aussi par des initiatives privées. Des groupes de citoyens ou des associations peuvent lever des fonds pour accueillir des réfugiés. Ce sont eux qui vont accompagner ces gens dans leur démarche, école, travail, etc. pour leur permettre de s’intégrer. «Le groupe de parrainage accepte de procurer aux réfugiés des soins, de l’hébergement, une aide à l’établissement et du soutien pendant la période du parrainage», précisent les textes.
 
Un bémol
L’Etat canadien n’est pas aussi généreux qu’il y paraît, dans la mesure où le tiers de l’effort d’accueil est assuré par le privé. Indirectement, il impose une capacité financière qui peut limiter sérieusement l’offre d’accueil. Il apparaît que le coût total de l’installation d’une famille de quatre personnes pour un an est estimé à 27.000 dollars par l’administration, soit près de 20.000 euros. Or, si le financement de ces frais n’est pas suffisant, le parrainage sera refusé.
 
Enfin les textes juridiques ne sont pas plus libéraux que ceux d’autres pays occidentaux. Le Canada ne fait pas, dans ses textes, figure d’une générosité hors normes.
 
Cependant, l’effort demeure significatif, surtout si on le compare à celui d’autres pays riches. La France a promis d’accueillir 30.000 réfugiés syriens. En vérité, le compteur n’indiquait que 10.000 en septembre 2016, date la plus récente que nous avons trouvée. Les Etats-Unis faisaient à peine mieux et annonçaient 12.000 réfugiés syriens. La palme de l’accueil revenant sans conteste à l’Allemagne avec 600.000 réfugiés.

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