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Centrafrique : le président Michel Djotodia a démissionné

Sa démission était dans la balance, réclamée par les pays d'Afrique centrale, ulcérés par son incapacité à ramener le calme dans le pays. Ellea été formalisée ce vendredi midi à N'Djamena, lors du sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale, consacré justement à l'avenir de la Centrafrique. 
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Herve Serefio Reuters)

La Centrafrique n'a plus de président. Ni de Premier ministre d'ailleurs. Michel Djotodia et Nicolas Tiangaye ont démissionné vendredi midi. Un peu (beaucoup ?) poussés par les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale.

La CEEAC tenait un sommet extraordinaire de deux jours à N'Djamena, au Tchad. Pour faire accélérer l'histoire. Car c'est à N'Djamena que les démissions ont été signées, et c'est à N'Djamena que les membres du parlement provisoire, le Conseil national de transition, ont été conviés. Les discussions doivent désormais se poursuivre pour trouver un nouveau chef d'Etat. A Bangui. 

Dans l'immédiat, des chars français ont pris position, en début d'après-midi, près du palais présidentiel, à Bangui. Les forces françaises et les détachements de la force africaine, la Misca, étaient également très présents dans les rues de la capitale.

Un président d'ici deux semaines

Un nouveau président va donc être nommé. Le président du CNT a annoncé qu'il organiserait l'élection une fois que la Cour constitutionnelle aura notifié au Parlement la démission de Djotodia. A partir de là, la Constitution donne 15 jours pour convoquer le parlement de transition en session extraordinaire, et procéder à l'élection.

Les candidatures seront discutées ce week-end à Bangui, où les 135 membres du CNT doivent rentrer.

Idriss Déby, faiseur de rois

Voilà en tout cas qui prouve que la réputation de "faiseur de rois" du président tchadien, Idriss Déby, n'est pas usurpée. Depuis des mois, il est ulcéré par l'incapacité du gouvernement centrafricain à mettre un terme aux exactions interreligieuses. Et il l'a fait vertement savoir jeudi, lors du sommet.

Pourquoi ? Parce que de nombreux Tchadiens sont établis chez le voisin centrafricain. "A ce jour, nous enregistrons des milliers de morts civils et militaires, y compris dans les rangs de la Misca (force africaine) et de Sangaris (opération française), plus d'un million de réfugiés et déplacés centrafricains, plus de 18.000 rapatriés tchadiens et des centaines de rapatriés de diverses nationalités" , a-t-il rappelé.

Reste que Déby n'a pas bougé quand la coalition rebelle Séléka de Djotodia a renversé le président Bozizé, le 24 mars 2013. Alors qu'il avait soutenu le précédent coup d'Etat, de Bozizé, il y a dix ans... 

Retour à la case départ, donc, pour la Centrafrique. "S'il y a eu échec, c'est celui de la classe politique dans son ensemble" , disait jeudi Idriss Déby. "La transition n'a pas fonctionné comme on veut."  Du changement est à prévoir.

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