Centrafrique : manifestation anti-française à Bangui

Le rassemblement a eu lieu dans le centre-ville de Bangui.
Plusieurs milliers de musulmans ont défilé dans le calme dans la capitale
centrafricaine pendant près d'une heure. Dans le cortège, des pancartes et des
slogans hostiles à la France : "Non à la France", "Hollande
criminel !"

Cette manifestation intervient après la mort de trois
combattants de l'ex-rébellion Séléka au cours d'une opération de désarmement
des groupes armés par les forces françaises.

Sentiment de "partialité"

L'état-major de l'armée française a confirmé que les soldats de la force sangaris avaient ouvert le feu contre "un groupe d'une demi-douzaine" de personnes et "contre un tireur isolé". L'état-major ne ne donne en revanche aucun bilan sur le nombre de victimes.

Cet incident a ravivé le sentiment
parmi la population musulmane que les Français avaient une attitude partiale.
Ils estiment que l'armée française ne désarme que les ex-Séléka laissant le
champ libre aux milices d'autodéfense chrétiennes "anti-balaka".

Le spectre de la Côte-d'Ivoire 

Les tensions entre musulmans et chrétiens ont fait un
millier de morts depuis le 5 décembre en Centrafrique selon Amnesty
International. La plupart des victimes civiles ont été tués par des hommes de
la Séléka. Mais ces derniers jours, les "anti-balaka" ont commis des atrocités
contre les civils musulmans.

Quelque 1.600 soldats français sont déployés dans le pays.
Un chiffre sous-dimensionné selon de nombreux spécialistes. Les militaires
français redoutent une suite des évènements semblable à l'opération Licorne en
Côte-d'Ivoire. En 2004/2005, les soldats français, avaient failli à plusieurs
moments être submergés par les foules hostiles.