Cheney accusé d'avoir trompé le Congrès
L'ancien vice-président américain aurait ordonné à la CIA de cacher au Congrès pendant 8 ans un programme antiterroristeL'ancien vice-président américain aurait ordonné à la CIA de cacher au Congrès pendant 8 ans un programme antiterroriste
Selon le New York Times, c'est l'actuel patron de l'agence de renseignement américaine, Leon Panetta, qui a informé les parlementaires des maneuvres de Dick Cheney.
L'information a déclenché la colère des élus démocrates à l'encontre de l'ex vice-président, ardent défenseur des méthodes controversées de l'administration Bush et adepte du secret.
La nature exacte du dispositif révélé par le journal reste incertaine. Deux anciens responsables de la CIA ont expliqué au Washington Post qu'il consistait à doter l'agence de renseignement de "moyens nécessaires", sans plus de précision, mais qu'il n'avait trait ni aux interrogatoires de suspects de terrorisme, ni aux écoutes téléphoniques, des méthodes largement critiquées aux Etats-Unis.
La loi américaine stipule que les commissions du renseignement du Congrès doivent être informées des pratiques des services secrets, sauf dans certains cas explique le New York Times. En l'occurence, les parlementaires démocrates interrogés par le journal ont estimé que ces informations auraient dû être portées à la connaissance des commissions. "La question est de savoir si l'ancien vice-président des Etats-Unis a refusé de donner certaines informations sensibles aux parlementaires (...). Ce n'est pas acceptable" a dit sur CNN l'influent sénateur démocrate, Kent Conrad.
Faire toute la lumière
La représentante Anna Eshoo, membre de la commission du renseignement de la Chambre, s'est prononcée en faveur d'une enquête indépendante sur la question. "Nous devons savoir qui a donné les ordres", a-t-elle dit au Washington Post, ajoutant que la commission dont elle est membre pourrait, le cas échéant, utiliser son pouvoir de citation pour interroger des responsables.
Le démocrate Patrick Leahy, qui préside la puissante commission des Affaires judiciaires du Sénat, s'est également prononcé en faveur d'une investigation: "Je crois qu'on ne peut pas faire comme si de rien n'était", a-t-il dit sur CBS. "Personne n'est au-dessus des lois, a-t-il ajouté. On ne peut pas dire: vous êtes le vice-président, vous n'étes pas obligé de respecter la loi".
Un sénateur du propre camp de M. Cheney, le républicain Judd Gregg, a admis que si ordre avait été donné à la CIA de ne pas informer les membres du Congrès, il s'agissait d'"une erreur".
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