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Chinois et Américains se livrent une cyberbataille

La prestigieuse université chinoise Tsinghua aurait été la cible des programmes de surveillance américains, selon l'informaticien Edward Snowden. Son campus, dans le nord-ouest de Pékin, abrite l'une des plus anciennes et importantes plateformes internet du pays. Depuis plusieurs années, la Chine et les Etats-Unis s’accusent mutuellement de cyber-attaques.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Tsinghua, l'université de l'élite chinoise à Pékin, cible présumée des hackers américains. (He dongping / Imaginechina )

Les révélations d'Edward Snowden ont ravivé la question épineuse de la cyber-sécurité entre Pékin et Washington. L'ancien consultant en informatique et ancien collaborateur de la CIA et de l’agence de renseignement américaine NSA a déclaré, le 22 juin 2013, au South China Morning Post, que la NSA avait espionné l'université de Tsinghua et aussi les serveurs de Pacnet, une firme basée à Hong Kong gérant l'un des plus grands réseaux de fibres optiques de la région Asie-Pacifique.

Des millions de SMS interceptés
Snowden a églement affirmé au quotidien de Hong Kong que la NSA avait piraté des compagnies chinoises de téléphonie mobile et interceptait ainsi des millions de SMS.

Le campus de Tsinghua abrite les six principaux réseaux sur lesquels on peut accéder aux données internet de millions de Chinois : Cernet (China Education and Research Network).

Créé en 1994 et géré par le ministère chinois de l'Education, Cernet a été conçu pour fournir des services internet aux institutions éducatives du pays, explique son site internet. Il met en relation 160 villes de Chine et plus de 2.000 universités et centres de recherche, y compris la prestigieuse université de Pékin et l'université Jiaotong de Shanghai.

Dans une interview au Quotidien de la Jeunesse, l'un des organes du Parti communiste, un responsable du département de l'information de Tsinghua a démenti que l'université ait été la cible d'une cyber-attaque américaine.

Tsinghua «toujours vulnérable»
Mais la presse chinoise rapportait en 2007 que le réseau de Tsinghua avait subi en 2006 puis en 2007 de vastes attaques de virus informatique affectant plus de 10.000 ordinateurs du campus. «Je suis sûr qu'ils ont pris certaines mesures, mais ils sont toujours relativement vulnérables», a déclaré, le 24 juin 2013, Luo Ping, un professeur de sécurité internet à Tsinghua, à l’agence Reuters.

«Ceux d'entre nous qui sont spécialisés dans la sécurité cybernétique savent depuis très longtemps que la National Security Agency (NSA) a pénétré les réseaux centraux en Chine », a ajouté M. Ping, sans toutefois commenter les informations de Snowden.
 
Pékin a réagi aux révélations de Snowden en se disant «gravement préoccupé», estimant qu’elles prouvaient une fois de plus «que la Chine était victime de cyberattaques». L'agence Chine nouvelle a qualifié, le 23 juin 2013, les Etats-Unis de «plus grand voyou de notre temps».

Le 1er mars, un communiqué du ministère de la Défense chinois indiquait que «le site du ministère de la défense et le site China Military Online ont été attaqués par des hackers étrangers environ 144 000 fois par mois en 2012, avec  62,9% de ces attaques provenant d’adresses IP américaines».

Les deux pays s'accusent mutuellement
Les Etats-Unis et la Chine, qui s'accusent mutuellement de cyber-attaques depuis des années, ont promis de coopérer sur cette question lors d'un sommet entre Barack Obama et Xi Jinping, début juin 2013, en Californie.

Washington attribue des vols massifs de données informatiques gouvernementales ou privées américaines à des pirates opérant depuis la Chine. Mais le président américain s'emploie à défendre la sécurité informatique de son pays, alors que sa propre administration est au cœur d’une controverse après les révélations sur le piratage de données privées par le renseignement au nom de la lutte antiterroriste. Difficile de savoir qui est l'agresseur et l'agressé dans une bataille à la fois technologique et économique.

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