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Hong Kong: deux indépendantistes privés de Parlement par Pékin

La décision de Pékin, le 7 novembre 2016, d'empêcher deux députés indépendantistes de siéger au parlement hongkongais relance les inquiétudes sur la mainmise chinoise depuis la rétrocession en 1997 de l’ex-colonie britannique. Yau Wai-ching, 25 ans, et Baggio Leung, 30 ans, prônent l'indépendance vis-à-vis de la Chine continentale, autant dire un acte de trahison aux yeux des autorités.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Baggio Leung et Yau Wai-Ching parlent à la presse devant la Haute Cour de Hong Kong, le 18 octobre 2016. (AARON TAM / AFP)

Le gouvernement hongkongais a saisi la Haute cour. Celle-ci doit dire si Yau Wai-ching et Baggio Leung, du mouvement Youngspiration, peuvent être empêchés d'entrer au Parlement par Pékin. Ces deux Hongkongais font partie de la poignée de candidats élus lors des législatives de septembre réclamant davantage d'autonomie vis-à-vis de la Chine, deux ans après les grandes mobilisations du mouvement pro-démocratie des «parapluies».

En prêtant serment, le 12 octobre 2016, pour entrer au Conseil législatif (LegCo, Parlement), les deux jeunes députés indépendantistes ont écorché le Chine et brandi un drapeau proclamant: «Hong Kong n'est pas la Chine». L'Assemblée nationale populaire (ANP, Parlement chinois) les a disqualifiés pour avoir prêté allégance à la «nation hongkongaise» et non à la «région administrative spéciale de Hong Kong, République populaire de Chine», comme le stipule l'article 104 de la loi fondamentale hongkongaise.

Un coup porté à l'indépendance juridique
C'est la première fois que l'ANP contourne le processus judiciaire hongkongais même si c'est la cinquième fois, depuis 1997, que la Chine impose son «interprétation» de la Loi fondamentale, mini-Constitution du territoire.

De quoi inquiéter la députée démocrate Claudia Mo qui estime que «l'Etat de droit à Hong Kong est mort» et que «c'est le règne par décret à Hong Hong». De quoi entamer aussi la «confiance» et la bonne santé économique du territoire, selon une habitante trentenaire opposée à l'ingérence de Pékin et qui craint que cela ne fasse fuir les investisseurs.

L'intervention chinoise porte un coup sévère à ce qui est perçu comme une des caracatérisques fondamentales de l'identité de Hong Kong, à savoir un statut protégé par les règles de l'Etat de droit propice aux affaires, en théorie jusqu'en 2047, en vertu du principe «un pays, deux systèmes»

Les pro-indépendance minoritaires
Seule une petite minorité de Hongkongais sont pour l'indépendance de l'ex-colonie britannique. Mais «en se mêlant de la volonté du peuple qui choisit son Parlement et en court-circuitant la justice sur des questions relevant de l'autonomie de Hong Kong, (la Chine) porte atteinte aux processus législatif et judiciaire, ce qui affecte de manière indirecte la confiance économique», confirme David Webb, ex-banquier devenu militant de la transparence financière.

«Ce qu'a fait la Chine, c'est stabiliser Hong Kong», pense au contraire Terence Chong, professeur d'économie à l'Université chinoise de Hong Kong. «L'instabilité de Hong Kong vient de l'intérieur, vient des deux jeunes députés», ajoute-t-il.
 

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