Avant la visite d'un dirigeant chinois, les autorités de Hong Kong collent les pavés au sol
Zhang Dejiang, numéro trois du pouvoir communiste chinois, doit se rendre mercredi à Hong Kong, où la frustration est grande depuis l'échec du mouvementen faveur de la démocratie de l'automne 2014.
Sous les pavés, la colle. A Hong Kong, les autorités ont scellé des pavés dans les rues du centre-ville, autour du centre de conférences où Zhang Dejiang, le numéro trois du pouvoir communiste chinois, doit prononcer un discours mercredi, raconte l'AFP, lundi 16 mai 2016.
Si les services de la voirie ont expliqué ces travaux par le fait que les pavés pourraient être "sujets à des actes de vandalisme", il s'agit selon toute vraisemblance d'éviter qu'ils ne soient utilisés comme projectiles par des manifestants hostiles au régime de Pékin.
Lors d'affrontements avec la police en février, des manifestants avaient descellé des pavés pour les jeter sur les forces de l'ordre. Parmi eux, des membres de la mouvance dite "localiste", qui réclame davantage d'autonomie pour Hong Kong,
Des "mesures anti-terroristes"
Zhang Dejiang, président de l'Assemblée nationale populaire (ANP, Parlement chinois), est chargé des affaires hongkongaises. Il est le plus haut responsable chinois à se rendre à Hong Kong depuis quatre ans. Une visite considérée comme une tentative pour apaiser les tensions, alors que le dignitaire chinois doit rencontrer notamment des députés prodémocratie.
Mais ces mesures de sécurité, qui comprennent aussi l'installation de barricades, irritent particulièrement les militants qui craignent de voir Pékin durcir sa mainmise sur le territoire que la Chine a récupéré en 1997. Ils déplorent notamment l'interdiction de manifester aux abords du centre de conférence. "Eloigner les manifestants, c'est ridicule. On se croirait en Corée du Nord", a réagi Sham Tsz-kit, membre du Front civil des droits de l'Homme. "Zhang Dejiang vient pour comprendre la situation à Hong Kong, mais sa vue sera complètement obstruée".
La police explique quant à elle avoir pris des "mesures contre-terroristes. Les menaces pour la sécurité sont plus fortes que par le passé, les militants sont devenus plus violents", a expliqué une source policière. La police chinoise assure d'ailleurs avoir arrêté un Hongkongais ayant des relations avec l'opposition prodémocratie. Il est soupçonné d'avoir voulu acheter un drone pour perturber la visite de l'officiel chinois.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.