Crise à Hong Kong : l'angoisse des ressortissants hongkongais installés en France, qui n'ont "jamais vu autant de violence"
Alors que les manifestations s'enchaînent depuis plus de deux mois dans l'archipel, les Hongkongais de France suivent, déconcertés, le mouvement sur les réseaux sociaux.
"Je suis très inquiète, je n'ai jamais vu autant de violence dans les rues de Hong Kong", raconte Joanna qui suit les manifestations dans son pays d'origine via les réseaux sociaux. Arrivée à Paris il y a dix ans, cette femme partage à distance l'angoisse de sa famille et de ses amis sur place. La plupart de ses proches soutient le mouvement pro-démocratie qui a commencé au début du mois de juin.
La violence, c'est aussi ce qui fait peur à Sony Chan, une autre ressortissante hongkongaise installée dans la capitale française. Elle défend ce soulèvement porté en grande partie par la jeune génération. "Mes amis, qui ont mon âge et qui ont participé aux rassemblements, n'ont jamais vu de violence de la part des jeunes", raconte l'humoriste qui a passé les dix premières années de sa vie à Hong Kong.
Un rassemblement de soutien aux manifestants organisé à Paris ?
Si la situation dégénère, c'est à cause de la police, selon Sony Chan. "Il y a une violence disproportionnée de la part des policiers. Une jeune fille a perdu un œil, de simples passants qui se trouvaient dans le quartier ont été arrêtés, violentés. C'est absolument inexplicable", juge la jeune femme qui s'interroge sur "le but de cette violence". "Est-ce que c'est dans l'intérêt de Pékin de créer ce chaos ?", se demande-t-elle.
Face à cette situation, Sony Chan regrette l'attitude de la France, trop silencieuse à ses yeux : "Il ne faut pas oublier qu'en 1989, la France a été un des rares pays à accueillir des dissidents chinois. Voilà ce qui peut vraiment symboliser la fraternité, si chère à la France. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, tout cela a disparu."
En 2014, au moment de la révolution des parapluies à Hong Kong, Joanna avait mobilisé la communauté hongkongaise de Paris, en appelant à manifester sur le Champ de Mars. Elle n'exclut pas de refaire la même chose dans les jours qui viennent.
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