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Iles Spratleys: le président philippin Duterte moins conciliant avec Pékin
Le président philippin Rodrigo Duterte va renforcer sa présence militaire sur une dizaine d'îles revendiquées par son pays en mer de Chine méridionale. C'est sur l'une d'elles, Thitu, la deuxième plus étendue de l’archipel des Spratleys que Duterte a choisi de se rendre pour célébrer, en juin 2017, le 119e anniversaire de l'indépendance des Philippines, ancienne colonie espagnole.
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L’île de Thitu est proche du récif de Subi Reef, une des sept îles artificielles des Spratleys que la Chine est accusée de militariser. C'est précisément à Thitu que le président philippin Rodrigo Duterte a annoncé qu'il se rendrait, le 12 juin 2017, pour fêter les 119 ans de l'indépendance de son pays.
Il l'a annoncé, le 6 avril 2017, sur la base militaire de l’île de Palawan, à quelques milles des îles Spratleys, à l’ouest des Philippines, indiquant aux journalistes qui l'accompagnait avoir «ordonné aux forces armées d'occuper les neuf ou dix» récifs et îlots inhabités en mer de Chine du Sud, revendiqués par Manille.
«Il semble que tout le monde aille se servir sur les îles là-bas, alors nous ferions mieux d’aller habiter sur celles qui restent vacantes», a déclaré M.Duterte dans un discours offensif.
La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine du Sud. Elle mène en effet, depuis plusieurs années, une politique très agressive de colonisation de minuscules récifs où elle réalise d’importants travaux de construction et de remblaiement. Pékin se base sur une délimitation en «neuf pointillés» apparue sur des cartes chinoises datant des années 1940.
En octobre 2016, Rodrigo Duterte avait décidé de prendre des distances avec son allié historique américain et d'opérer un rapprochement avec la Chine. Mais ce changement de stratégie politique ne devrait pas faciliter les négociations du président philippin avec Pékin pour régler ce contentieux territorial. Ce différend était un gros point de désaccord entre les deux pays sous la présidence du prédécesseur de Rodiguo Duterte, Benigno Aquino. Ce dernier avait fait de la défense de la souveraineté philippine une question de fierté nationale, et porté l'affaire devant la Cour permanente d'arbitrage.
En juillet 2016, la juridiction de La Haye avait jugé illégales les revendications de Pékin. Le Vietnam, la Malaisie, Brunei et Taïwan ont également des revendications conflictuelles sur certaines zones de mer de Chine méridionale, territoire stratégique, riche en hydrocarbures, notamment.
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