Cet article date de plus d'onze ans.

La Chine rase même les montagnes

La ville de Lanzhou (centre de la Chine), plus de trois millions d'habitants, a besoin de place pour se développer. Coincée entre le Fleuve Jaune et les montagnes. Les promoteurs ont trouvé la parade: araser 700 montagnes pour obtenir un immense plateau artificiel de 25 Km²où se construira, pensent-ils, une ville de rêve.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La ville de Lanzhou, plus de trois millions d'habitants au centre de la Chine. (DR)

Les Chinois sont parfois d'un pragmatisme sidèrant... Lanzhou, construite le long du fleuve jaune, est un peu à l'étroit. Aussi à 80 km de la ville, se batît la ville nouvelle. Xin-Lanzhou devrait accueillir 500 000 habitants en 2020. Peu importe qu'il n'y ait pas plus de place ici que le long du fleuve. Conséquence: à grands coups de bulldozers et de pelleteuses, les Chinois déplacent les montagnes...

700 sommets vont être arasés, leurs remblais combleront les vallées. A terme, un immense plateau de 140 Km² permettra l'édification d'une ville où rien ne manquera:parcs, aéroports, stade, et bien sûr logements et usines.

 
Le groupe promoteur China Pacific Construction Group veut y investir 3,5 milliards de dollars. Il sagit de la cinquième zone de développement économique du pays, la première au centre de la Chine. Déjà les premiers clients arrivent. Le constructeur automobile Geely notamment y construit une usine.

 

Mais ces entreprises se sentent un peu seules... La rentabilité de ce projet pharaonique est donc loin d'être assurée. D'autant que cet immense plateau artificiel ne voit pas couler une goutte d'eau. Il va donc falloir pomper dans le Fleuve Jaune.

Tout cela n'est pas de bon augure quant on connait la réputation de Lanzhou, considérée comme la ville la plus polluée de Chine. La plupart du temps, il est impossible de voir la montagne qui domine la ville. Car Lanzhou regorge d'entreprises très polluantes, notamment dans le secteur du raffinage pétrolier.
 
La société China Pacific Construction Group ne se démonte pas. Selon le journal The Guardian, un porte-parole du groupe balaie les critiques d'un revers de main. En gros, l'argumentaire est de dire que ce sera toujours mieux qu'avant !

A écouter ce porte-parole, si le coin est aride, le projet y fait venir l'eau et pousser les forêts...Quant à la pollution, le développement s'appuie sur des entreprises éco-responsables.

Le journal présente également la vidéo de promotion du projet. En images de synthèse, sur fond de musique de film de SF, le paradis nait du néant.

Ils pensent à tout, ces promoteurs.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.