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Haut-Karabakh : un premier convoi d'aide humanitaire est entré dans la région, pour fournir des vivres aux civils

Le Comité international de la Croix-Rouge a pu envoyer des camions de produits de première nécessité dans la région, une première depuis la guerre éclair lancée par l'Azerbaïdjan mardi 19 septembre.
Article rédigé par Marie-Pierre Vérot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un premier convoi d'aide humanitaire, du Comité international de la Croix-Rouge, a pu franchir la frontière et apporter des vivres dans le Haut-Karabakh, samedi 23 septembre. (MARIE-PIERRE VEROT / RADIO FRANCE)

Les camions blancs barrés du sigle du Comité international de la Croix-Rouge passent les uns derrière les autres en emprutant le corridor de Latchin. Le poste frontière de Kornidzor s'ouvre. Il s'agit du premier convoi d'aide humanitaire à pouvoir se rendre de l'Arménie vers le Haut-Karabakh, depuis la guerre éclair lancée par l'Azerbaïdjan, mardi 19 septembre, et la capitulation des séparatistes arméniens de la région qui s'en est suivie, trois jours plus tard.

Il s'agit d'un "convoi d'environ 70 tonnes d'aide humanitaire essentiellement", précise Zara Amatuni, l'une des responsables du CICR qui l'a accompagné jusqu'à la frontière, tenue par les Azéris. "Il y a de la farine de blé, de l'huile de tournesol, du sel, et de la levure pour les populations civiles dans le besoin." 

Quelques blessés évacués vers des hôpitaux

Plusieurs villes et villages du Haut-Karabakh ont été bombardés. Au moins 200 personnes sont mortes et 400 blessées selon les séparatistes arméniens. "Nous travaillons aussi pour les personnes qui ont besoin d'être évacuées, parce qu'elles ont été blessées, ou sont vulnérables", poursuit Zara Amatuni. "Nous avons pu en évacuer certains déjà, vers les hôpitaux locaux, auxquels nous avons également apporté de l'aide médicale. Ils étaient blessés et avaient un besoin urgent de soin. Nous avons réussi à en évacuer neuf vendredi et dix-sept samedi."

Zara Amatuni, porte-parole du CICR en Arménie, a accompagné le convoi humanitaire jusqu'à la frontière. (MARIE-PIERRE VEROT / RADIO FRANCE)

La frontière est restée fermée pour les civils apeurés désirant fuir le Haut-Karabakh, vers l'Arménie, ceux qui se sont terrés dans leurs caves lors des bombardements, ceux qui sont affamés depuis plus de neuf mois - Erevan accuse Bakou de bloquer l'unique route reliant directement l'Arménie au Haut-Karabakh, dans le but de provoquer des pénuries dans l'enclave contestée - et n'envisagent pas de passer sous le joug de l'Azerbaïdjan. Mais depuis dimanche 24 septembre, en début d'après-midi, un premier groupe de réfugiés est entré en Arménie, laissant entendre que la frontière est désormais ouverte aux civils. 

Un centre de soins non loin de la frontière

Le gouvernement arménien dit être prêt à recevoir plusieurs dizaines de milliers de familles. À Goris, première ville du corridor de Latchin côté arménien, Médecins du Monde est en train d'établir un centre de soins. "En termes de besoin, c'est très compliqué car ces populations n'ont pas eu un accès total à de la nourriture depuis neuf mois, aux soins surtout", explique Valentin Mahou-Hekinian, le coordinateur de l'ONG pour le Sud-Caucase. "Les habitants sont très confus. Ils ont peur, ils sont toujours chez eux, dans leurs caves ou dans des bunkers, à attendre des instructions. Notre angle est vraiment au soutien psychologique de ces personnes qui arriveront prochainement."

Pour les ONG, les populations et Erevan, au-delà des convois d'aide, l'urgence première est d'ouvrir un corridor pour évacuer les populations du Haut-Karabakh. 

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