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Reportage "La guerre finira par éclater !" : après le Haut-Karabakh, ces habitants du sud de l'Arménie craignent une attaque de l'Azerbaïdjan

A Meghri, petite ville de la région de Syunik, dans le sud de l'Arménie, les habitants se disent prêts à prendre les armes pour défendre leur territoire face à l'Azerbaïdjan.
Article rédigé par Timour Öztürk
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des réfugiés du Haut-Karabakh arrivés à Goris avant d'être évacués dans d'autres villes en Arménie. (DIEGO HERRERA CARCEDO / AFP)

Depuis la capitulation de la république autoproclamée d’Artsakh, qui a conduit sa population à l'exil, les Arméniens ont peur de subir le même sort. Surtout les habitants de la région de Syunik, dans le sud du pays, et convoitée par l'Azerbaïdjan. Une région montagneuse, reculée, où la capitulation du Karabakh a sonné comme un avertissement. Dans les rues de la petite ville de Meghri, les habitants craignent d'être les prochains à subir une offensive azérie

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Devant une épicerie, un groupe de jeunes est en pleine discussion. Si le ton reste détendu, l'exode des Arméniens du Karabakh et la menace d'une nouvelle guerre occupent les esprits, admet Mourad, 19 ans : "On en parle tout le temps. La guerre finira par éclater, bien sûr, cela va arriver ! La guerre peut se déclarer dans un mois, dans un an, ou dix, ou vingt ans, ça, je ne sais pas." Son ami Arman est du même avis et il se dit prêt à s'enrôler pour défendre son pays. "Je n'ai pas fait le service militaire, mais je suis prêt à tout. S'il doit y avoir la guerre, je suis prêt à me battre !"

"L'Azerbaïdjan a craché sur l'Europe"

Sur une route qui serpente dans la montagne, des camions de l'armée stationnent, des pièces d'artillerie pointent leurs canons vers la vallée. Au bout de la route, la capitale de la région, Kapan, qui a des allures de ville garnison. Et c'est bien pour ça que Galoust a décidé d'y ouvrir une boutique de surplus militaire. "Comme c'est une zone militaire. Il y avait de la demande pour un tel magasin."

Le commerçant affiche son patriotisme et ne voit que les Arméniens pour se défendre contre l'Azerbaïdjan après la perte du Karabakh. "L'Europe est coupable de nous avoir assurés que ça n'allait pas arriver, que toutes ces questions allaient être réglées par la diplomatie. Mais l'Azerbaïdjan a craché sur l'Europe et a attaqué", analyse-t-il, amer. Les Arméniens de la région de Syunik se sentent abandonnés et ne comptent que sur eux-mêmes pour résister à la menace qui plane sur eux. 

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