COP29 à Bakou : l'Azerbaïdjan intensifie sa répression contre les opposants au régime, dénonce Human Rights Watch dans un rapport au vitriol

L'ONG publie mardi un rapport accablant sur la répression de la société civile, alors que le sommet pour le climat démarre le 11 novembre dans la capitale azerbaïdjanaise.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des personnes passent devant un bâtiment en cours de rénovation, avec une publicité pour la COP29, le 11 septembre 2024 à Bakou (Azerbaïdjan). (TOFIK BABAYEV / AFP)

Presque un mois jour pour jour avant le coup d’envoi du sommet pour le climat, la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, Human Rights Watch publie un rapport au vitriol sur la façon dont le régime qui va accueillir le monde entier réprime les activistes. Le gouvernement azerbaïdjanais est accusé de "vouloir éradiquer la société civile" en "méprisant les libertés publiques", en contradiction avec l’esprit censé être inclusif des sommets climats. La COP a-t-elle bien fait de s’installer cette année à Bakou ?

Pour mesurer la férocité de la répression, il faut écouter Mahammad Mirzali. Il compte plus de 300 000 abonnés sur sa chaîne YouTube. Depuis des années il dénonce la corruption du régime. Il a dû fuir l’Azerbaïdjan pour s’installer en France. Mais même ici, il a été victime de plusieurs tentatives d’assassinat. Il est maintenant sous très haute protection policière. "Il y a eu beaucoup de tentatives d'assassinat, menaces de mort, j'ai déposé beaucoup de plaintes, le commissariat a ouvert de nombreuses enquêtes, raconte-t-il. Le régime n'accepte pas que des personnes parlent contre lui, parce que c'est une grande dictature."

Une répression institutionnelle

D’après Human Rights Watch, la répression en Azerbaïdjan est institutionnelle. Elle vise les activistes, les journalistes, les experts. Et l’approche de la COP n’arrange pas les choses, explique Myrto Tilianaki, chargée de plaidoyer chez Human Rights Watch. "Depuis plusieurs mois, les autorités azerbaïdjanaises intensifient la répression à l'encontre de voix critiques, et cette répression, qui existe depuis plusieurs années, mais qui s'intensifie depuis environ un an, vise à étouffer les voix dissidentes dans le pays."

L'ONG demande aux gouvernements qui participent à la COP de faire pression sur le pays hôte pour libérer les prisonniers politiques. C’est la troisième fois consécutive que le sommet climat s’installe dans un pays accusé de réprimer les activistes.

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