Corée du Nord : Kim Jong-Un, "le grand successeur"
Il n'a pas 30 ans - peut-être 27, son âge exact n'est pas connu - et il se retrouve à la tête d'un des pays les plus fermés au monde. Après avoir été "le jeune général", Kim Jong-Un est désormais "le grand successeur". Le dirigeant de l'un des pays les plus fermés au monde, la Corée du Nord.
"Tous les membres du Parti des travailleurs, les militaires et le public devraient suivre fidèlement l'autorité du camarade Kim Jong-Un, et protéger et renforcer le front uni du parti, de l'armée et du public" , selon l'agence officielle du pays, KCNA.
On n'en saura pas beaucoup plus sur la personnalité du futur leader. Selon les services de renseignements sud-coréens, qui sont évidemment sur le qui-vive, Kim Jong-Un serait né de la troisième épouse de Kim Jong-Il, une danseuse d'origine japonaise. Il aurait été formé dans des institutions suisses, où il serait devenu grand amateur de basket-ball. Il parlerait anglais et allemand.
Peu nombreux sont ceux qui l'ont approché. Il y a ce chef cuisinier japonais, longtemps au service de Kim Jong-Il, qui décrit un homme "fait du même bois que son père, son portrait craché, en ce qui concerne le visage, la corpulence et la personnalité" .
C'est peut-être ce qui a fait la différence pour son père. Son frère aîné, Kim Jong-Nam, a longtemps fait figure de favori. Jusqu'au jour où il s'est fait expulser du Japon, muni d'un faux passeport pour... visiter Disneyland.
Kim Jong-Un, c'est l'histoire d'une ascension fulgurante - preuve, s'il en était besoin, que la succession était méticuleusement préparée. Après l'attaque cérébrale dont aurait été victime son père en 2008.
D'ailleurs, depuis 2009, tous les rapports officiels étaient transmis de père en fils. Le jeune homme apparaît sur la scène publique il y a un peu plus d'un an ; il devient général quatre-étoiles en septembre 2010, et vice-président de la commission de défense nationale. Puis tout va très vite. Il accompagne son père en Chine au printemps dernier. Pour y être adoubé par les autorités du pays.
Kim aurait également obtenu des garanties de Pékin sur la survie du régime, pendant une éventuelle phase de succession. Car la Chine a tout intérêt au statu quo : si la Corée était réunifiée, les Etats-Unis, qui stationnent dans le sud du pays, se retrouveraient à ses portes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.