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"Vivons dix ans de plus pour avoir une chance de se revoir" : un sommet entre les deux Corées fait espérer de nouvelles réunions aux familles séparées... et âgées

Une rencontre mardi entre le président de la Corée du Sud et le dirigeant de la Corée du Nord ravive les espoirs des familles séparées depuis près de 70 ans. 

Article rédigé par Frédéric Ojardias
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La dernière session de retrouvailles entre des familles de Corée du Sud et du Nord, le 26 août 2018, à la station touristique du mont Kumgang (Corée du Nord). (KOREA POOL / KOREA POOL)

Le sommet entre les deux Corées, mardi 18 septembre à Pyongyang (Corée du Nord) sera suivi de près par les familles de la péninsule séparées par la guerre et la frontière. Depuis les dernières retrouvailles, fin août, aucune date n'a été fixée, alors que le temps compte pour ces personnes âgées, comme en témoigne un Sud-Coréen de 81 ans.

Sans nouvelles de son frère pendant près de 70 ans

Né en Corée du Nord, Kim Kwang-ho a fui vers le Sud pendant la guerre, entre 1950 et 1953, laissant derrière lui son petit frère de 11 ans. Après 68 ans sans aucune nouvelle, Kim Kwang-ho, 81 ans, a participé aux retrouvailles permises cet été pour quelques dizaines de Sud-Coréens, les premières autorisées depuis trois ans. La réunion s'est déroulée dans la station touristique du mont Kumgang, en Corée du Nord, avec une émotion intense. "La première fois que nous nous sommes revus, je n’ai pas cru que c’était mon frère. Je n'avais aucun souvenir de son visage et je ne l’ai pas reconnu, confie le vieil homme. Je lui ai donc posé plusieurs questions sur notre enfance pour être sûr que c’était bien lui."

Kim Kwang-ho dit avoir répété plusieurs fois à son frère, qu'aujourd'hui, les gens vivent jusqu’à 100 ans. "Alors vivons dix ans de plus, pour avoir une chance de nous revoir", lui a-t-il dit. Il explique avoir insisté auprès de sa belle-sœur pour que son frère retrouvé "ne boive pas d'alcool, ne fume pas et évite tout ce qui est mauvais pour lui".

La réunion n’aura duré que trois jours. La Corée du Nord interdit ensuite aux familles de maintenir tout contact, par courrier ou par téléphone. Quelque 57 000 Sud-Coréens sont candidats à ces programmes de retrouvailles. La majorité a plus de 80 ans et l'organisation d'une nouvelle rencontre relève de l'urgence. 

Le sommet du 18 septembre entre les deux Corées fait espérer de nouvelles réunions aux familles séparées - un reportage de Frédéric Ojardias

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