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Crash du vol MH17 : un missile sol-air tiré par les prorusses ?

Au lendemain du crash du Boeing MH17 de la Malaysia Airlines, beaucoup d'hypothèses, beaucoup de questions restent en suspens. Que s'est-il passé jeudi après-midi, à 10.000 mètres d'altitude ? L'avion a-t-il été touché par un missile ? Si oui, d'où venait-il ? Des séparatistes prorusses ? Seule certitude, l'appareil a bien explosé en vol. France Info fait le point sur les hypothèses.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Les secours ratissent la zone du crash, et disposent des fanions blancs à chaque débris, ou corps, retrouvé © REUTERS/Maxim Zmeyev)

Sur la vaste plaine de Grabove, les débris sont partout. Etalés sur plusieurs kilomètres, plusieurs hectares, raconte l'envoyé spécial de France Info, Damien Simonnart, sur place. Seule une explosion en vol a pu produire ce résultat, estiment les spécialistes. C'est la seule certitude que l'on peut avoir ce vendredi matin, au lendemain du crash du vol MH 17 de la Malaysia Airlines.

L'envoyé spécial de France Info, Damien Simonart, décrit la plaine où se situent les débris de l'avion - et les cadavres...
On ne peut pas (encore) totalement exclure un accident ou un attentat - il y a le précédent du vol MH370 de la même compagnie, disparu en vol, le 8 mars 2014. Mais aucune alerte, aucun message d'aucune sorte n'a été reçu. 

Une cible délibérée ?

L'hypothèse la plus vraisemblable de ce crash est bien liée à ce qui se passe au sol : les affrontements entre séparatistes prorusses et forces ukrainiennes. Un missile sol-air aurait pu avoir touché le vol Mh17. L'avion est-il la cible ou pas ?

Prorusses et Ukrainiens disposent en tout cas de missiles sol-air de type Buk, note François Heisbourg, spécialiste des questions de défense à la Fondation pour la recherche stratégique.

François Heisbourg privilégie l'hypothèse prorusse
Et les deux camps s'accusent d'ailleurs mutuellement. Sauf qu'il y a ce document pour le moins troublant, l'enregistrement d'une conversation de militaires prorusses... interceptée par les services de sécurité ukrainiens, qui l'ont largement diffusée. On y entend deux militaires se rendre compte de la portée de leur acte. "Des armes ? Rien du tout. Juste des affaires civiles, du matériel médical, des serviettes, du papier toilette..."

Dans cette conversation téléphonique, interceptée par les Ukrainiens, les prorusses réalisent qu'ils ont abattu un appareil civil
Ce document est évidemment sujet à caution, puisqu'il est produit par une des deux parties en présence... Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, accuse directement la Russie d'un "crime international" , dont les responsables devront "être jugés à La Haye"

La riposte du ministère russe de la Défense n'a pas tardé : le système de missiles ukrainiens était actif jeudi, dit-il.  "Les moyens de détection radio russes ont enregistré le 17 juillet une activité au niveau de la station radar Koupol, travaillant en liaison avec les systèmes de missiles Bouk-M1".   Cette station radar se situe non loin du crash...

La zone non sécurisée

L'enquête s'annonce en tout cas longue, et compliquée. Les boîtes noires auraient été retrouvées - l'une par les secouristes, l'autre par les séparatistes. Mais elles ne donneront aucune information sur l'origine du tir, si tir il y a eu. Elles auront enregistré les conversations à bord, l'état de l'avion. Au mieux, une alerte anti-collision émise par les radars de l'avion.

Et au sol, le problème c'est que la zone où se trouvent les débris n'est pas sécurisée. N'importe qui peut marcher librement, comme a pu le constater l'envoyé spécial de France Info sur place. On pourrait imaginer que des preuves disparaissent, ou soient rajoutées..

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