Guerre en Ukraine : "L'Europe a toujours du mal avec les postures de conflit", estime Clément Beaune

Le député de Paris et ancien ministre des Affaires européennes défend sur France Inter ce dimanche les propos d'Emmanuel Macron sur le potentiel envoi de troupes en Ukraine.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le député de Paris et ancien ministre des Affaires européennes Clément Beaune, en décembre 2023. (MICHELE TANTUSSI / AFP)

"L'Europe a toujours du mal avec les postures de conflit", estime dimanche 10 mars sur France Inter, Clément Beaune, député de Paris, ancien ministre des Affaires européennes. Il est chargé notamment de travailler sur le programme de la majorité présidentielle pour les Européennes en juin prochain.

"Le président de la République a essayé de discuter avec Vladimir Poutine, on lui a reproché. Aujourd'hui, il n'y a pas de dialogue possible et il y a un durcissement russe et en Ukraine et à notre égard, via des cyberattaques notamment", argumente Clément Beaune après la déclaration controversée d'Emmanuel Macron sur un éventuel envoi de troupes occidentales en Ukraine. 

"On vit encore dans un certain confort en pensant que Kiev, c'est très loin"

Les Etats-Unis, mais aussi les pays alliés européens dont l'Espagne et l'Allemagne se sont montrés réticents. "L'Europe a été unie dans chacune des décisions importantes de sanction contre la Russie, de soutien contre l'Ukraine", tient à souligner Clément Beaune même s'il ne nie pas ces divergences. "On est dans un changement de moment. On voit que la situation est difficile sur le terrain, les attaques de la Russie se multiplient y compris à notre égard. Et on voit que l'Europe a toujours du mal avec les postures de conflit", justifie-t-il avant d'interroger : "Est-ce que, parfois, le rôle de la France ce n’est pas de bousculer un peu le confort bourgeois de l'Europe qui croit que la paix est acquise ? Je le crois. Il faut le faire avec prudence, avec unité". 

Il appelle à "mesurer la gravité de la situation". Clément Beaune qui se "met dans le lot", estime qu'"on vit encore dans un certain confort en pensant que Kiev, c'est très loin". Or, la "sécurité de l'Ukraine est la nôtre". "Les mêmes qui vous disaient que Vladimir Poutine n'attaquerait jamais l'Ukraine, vous disent aujourd'hui : 'les pays baltes jamais, la Pologne jamais'".

Clément Beaune estime que le ministre des Affaires étrangères "a raison de rappeler la réalité". Dans un entretien à la Tribune dimanche, Stéphane Séjourné a redit ce dimanche qu'entre la France et l'Allemagne, il y a "un consensus sur 80% des sujets (...) que ce soit sur la question des munitions, sur la lutte cyber, la coopération industrielle qu'on souhaite accélérer, ou la protection des pays qui sont en difficulté comme la Moldavie". Pour les 20% restants, Clément Beaune estime que "le rapport à la guerre, à l’intervention, au soutien militaire n’est pas le même" entre les deux pays. L'ex-ministre ajoute qu'il a "bien connu les discussions franco-allemandes" et que "c'est toujours difficile".

Clément Beaune estime toutefois qu'avec les Allemands, "on est complémentaires". Les Allemands "ont décidé de ne pas envoyer de moyens de frappes, les Britanniques et les Français nous le faisons, mais ils apportent un soutien civil important et sur d’autres modes d’équipements militaires", explique-t-il.  

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.