Dans de nombeux pays les manifs du 1er ont rassemblés des centaines de milliers de personnes
Les revendications portaient principalement sur les salaires. En Europe, les programmes d'austérité mis en place par les gouvernements, face aux dettes accumulées par les états, étaient aussi sur le devant de la scène.
En Pologne, la centrale syndicale OPZZ a renoncé à la marche du 1er mai en raison de la cérémonie de béatification de Jean-Paul II.
La fête du Travail a pris une tournure plus politique en Russie où les partis pro-Kremlin ont profité de l'occasion pour faire une démonstration de force à l'approche d'importantes échéances électorales, avec des slogans tels que "Medvedev! Poutine! Allez la Russie!".
De Vladivostok à Moscou, des foules rassemblant des ballons et des drapeaux bleus et rouges se sont rassemblés dans les rues, rappelant les marches savamment orchestrés de l'ère soviétique.
Pour les autorités russes, critiquées pour la dispersion violente de plusieurs manifestations d'opposition ces derniers mois, ces rassemblements était l'occasion d'afficher une forme de respect de la liberté d'expression. Les rassemblements dirigés contre le Premier ministre Vladimir Poutine et le président Dmitri Medvedev ont eu lieu en nombre restreint. Dans le centre de Moscou, les militants du Front de gauche ont appelés les Russes à suivre l'exemple du monde arabe, scandant des appels tels que "Au caire ou à Moscou, seul le combat donne des droits".
A Athènes, des milliers de personnes ont manifesté contre un nouveau durcissement de l'austérité alors que le Premier ministre Georges Papandréou réclamait "le soutien de tous" face à cet effort.
Les manifestations, à Athènes et Salonique, dans le nord, organisées dans la division respectivement par le Front syndical communiste Pame et les grandes centrales du privé, GSEE et du public, ADEDY, étaient toutefois peu fournies, avec, selon des sources policières, moins de 15.000 manifestants au total.
Le Pame a rassemblé le plus de troupes, à Athènes sous des bannières proclamant "Aucun sacrifice pour la ploutocratie", ou prônant une "force populaire de renversement du pouvoir".
Au Portugal, les traditionnelles manifestations du 1er mai, en pleines négociations du plan d'aide financière de 80 milliards demandé à l'UE et au FMI devaient offrir aux syndicats l'occasion d'une démonstration de force.
En Espagne, dont l'économie peine à sortir de la crise et où le chômage frappe plus d'un actif sur cinq, les syndicats avaient prévus plus de 80 rassemblements et manifestations, dont la principale à Valence (est).
A Berlin, où des milliers de manifestants ont défilé dans le calme, le président du DGB, Michael Sommer, a mis en garde contre le dumping salarial et la tentation pour les employeurs de faire travailler des salariés "bon marché" venus d'Europe de l'Est.
En Belgique, où la crise économique et sociale se double d'une crise politique sans précédent, la question des salaires et des bonus touchés par certains hauts dirigeants a polarisé les principales interventions à gauche.
En Turquie, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés sur la place Taksim, la plus connue d'Istanbul où des dizaines de milliers de personnes avaient été tuées il y a 34 ans. Des cortèges de plusieurs milliers de militants syndicaux ont progressé en bon ordre dans la matinée vers l'esplanade. Aucune estimation du nombre de manifestants n'était disponible en début d'après-midi.
En Afrique, la fête du Travail a permis aux syndicats de remettre aux autorités des "cahiers de doléances", comme au Bénin et au Togo.
En Tunisie, où un soulèvement populaire a renversé le régime en février, les rues de Tunis étaient calme. A Alger, les seules manifestations de rue étaient celles de supporteurs de foot avant la finale de la Coupe d'Algérie 2011.
Au Maroc, des jeunes, des syndicalistes mais aussi des membres du Mouvement du 20 Février, qui réclame plus de démocratie, devaient manifester dans plusieurs villes.
En Asie, moins de deux mois après l'accident de la centrale de Fukushima, le 1er Mai a donné lieu à deux manifestations anti-nucléaire à Tokyo.
A Hong-Kong, 4.000 personnes ont manifesté, selon les organisateurs pour protester notamment conte la hausse des prix alimentaires et le coût des loyers. Le 1er Mai correspondait à l'entrée en vigueur d'un salaire minimum dans ce territoire appartenant à la Chine. Fixé à 28 dollars de Hong Kong par heure (2,43 euros), il constitue une avancée mais est insuffisant pour faire vivre une famille alors que le territoire de 7 millions d'habitants abrite de nombreux tycoons milliardaires.
A Séoul, en Corée du Sud, plus de 50.000 manifestants ont réclamé une meilleure sécurité de l'emploi et des hausses de salaires, estimant que les inégalités allaient en s'accroissant.
Même topo aux Philippines ou, sur fonds d'envolée des prix des produits de première nécessité, des milliers de personnes ont manifesté.
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