Egypte : confusion autour de la candidature du maréchal Sissi
Candidat ou pas ? Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi va-t-il briguer la présidence de l'Egypte ? Oui selon une interview publiée jeudi dans le journal koweïtien Al Seyassah. L'actuel chef d'état-major des forces armées et ministre de laDéfense explique n'avoir "pas d'autre choix " que celui de répondre à l'appel du peuple égyptien en se portant à présent candidat à la magistrature suprême.
"Je ne rejetterai pas cet appel ", ajoute dans les colonnes du quotidien Al Seyassah celui qui a déposé en juillet dernier l'islamiste Mohamed Morsi, premier président civil élu librementde l'histoire de l'Egypte. Il précise qu'il ne jouera "pas avec les rêves du peuple pas plus que nous ne leur dirons que nous avons une baguette magique. Je leur dirai de joindre leurs mains et d'oeuvrer ensemble pour construire ce pays de 90 millions d'habitants ."
Un démenti de l'armée
Mais, surprise, quelques heures plus tard avec un démenti de l'armée égyptienne. Elle a indiqué que l'interview avait été mal "interprétée" et que le maréchal réserverait l'annonce de sa candidature au "peuple égyptien".
Toutefois la candidature d'Abdel Fattah al-Sissi ne fait pas de doute. Il y a dix jours l'état-major de l'armée lui a donné mandat de postuler à la magistrature suprême. Il faut maintenant qu'il prenne sa retraite de militaire et démissionner des fonctions ministérielles.
L'élection présidentielle, qui se tiendra avant les législatives, contrairement à ce que prévoyait la feuille deroute présentée après le renversement de Morsi, devrait avoir lieu d'ici au mois de juin. Une nouvelle Constitution a été adoptée par référendum mi-janvier.
Adulé par une partie de la population
Pour une partie de la population égyptienne, Abdel Fattah al-Sissi, objet d'un véritable culte de la personnalité, est l'homme fort dont le pays a besoin pour sortir de la crise politique et économique et relever les défis sécuritaires,notamment dans le Sinaï où une insurrection islamiste a fait descentaines de morts parmi les forces de sécurité.
Mais sa candidature devrait aussi accentuer les tensions en Egypte où les partisans de Mohamed Morsi, issu de laconfrérie des Frères musulmans, dénoncent son éviction et la répression qui a suivi. Un millier de membres de la confrérie ont été tués et ses principaux dirigeants, dont Morsi, incarcérés. Le mouvement lui-même a été officiellement déclaré organisation terroriste par les autorités provisoires mises en place avec l'appui de l'armée.
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